Alors que la guerre n'est toujours pas terminée, en 1943, et que les bombardements menacent Rome, une jeune veuve décide de quitter la ville pour aller dans son village natal en compagnie de sa fille de treize ans. Alors qu'elle pensait être à l'abri, le cauchemar va se rappeler à elles...
C'est un drame d'une force peu commune, qui montre bien que nulle part il n'y avait havre de paix à cette période mais que le pire est malheureusement à venir. C'est porté sur les épaules de Sophia Loren que je trouve absolument magnifique dans ce rôle de mère courage, qui se bat non seulement pour elle mais aussi pour sa fille de treize ans, très bien jouée par Eleonora Brown, car comme le dit sa ère, son corps se développe, et elle va elle aussi attirer la convoitise....
Notons par ailleurs la présence de Jean-Paul Belmondo en jeune professeur lui aussi caché dans ce village, avec qui il pourrait se passer quelque chose, mais dont la réalité va le rattraper.
Car cette chose qu'on ne nomme pas, ce sont les soldats allemands, qui représentent une menace non seulement dans les airs (avec une scène bouleversante où un vieil homme va se faire canarder sous les yeux de Sophia Loren et sa fille), mais aussi sur terre, à la recherche d'opposants.
Franchement, je ne pensais pas voir un film aussi dur, voire pessimiste, avec aussi peu d'espoir, sur des destins brisés par la guerre, et tout ça, Vittorio de Sica le montre formidablement bien, avec d'excellents interprètes, et une sublime photo noir et blanc de Gábor Pogány qui semble peu à peu enfermer les personnages jusqu'à ce superbe plan final.
C'est encore et toujours un film nécessaire sur les victimes collatérales de la guerre, et pour l'interprétation exceptionnelle (et primée aux Oscars et Cannes) de Sophia Loren.