Tourné aux USA et principalement en anglais, "Città violenta" est pourtant bien un polar italien. On y suit Jeff, tueur professionnel qui tombe dans un traquenard. Sorti de prison, il est décidé à se venger de ceux qui l'ont doublé, dont sa petite amie.
Si le pitch fait penser à "Point Blank", le film de Sergio Sollima en est très différent. Le réalisateur s'appuie beaucoup sur la présence charismatique de Charles Bronson, dont les postures et expressions remplacent souvent les mots. Face à lui, quelques têtes connues comme Telly Savalas en businessman gangster. Michel Constantin en ami camé (l'acteur s'était d'ailleurs lié d'amitié avec Bronson).
Et évidemment Jill Ireland, l'épouse de Bronson à la ville, qui joua dans 16 films (!) avec son mari. Elle est ici la petite amie trouble, que la caméra aime voir dénudée...
Sergio Sollima signe en tout cas un divertissement de (très) bonne tenue. Sachant rythmer son affaire avec diverses poursuites, dont une en voiture dès le départ (merci Rémy Julienne !). Mais proposant aussi des moments plus tendus, plus posés, notamment lorsque Jeff prépare ses exécutions à coup de fusil à lunettes.
En outre, Sollima se permet des audaces formelles bienvenues. Une narration non-linéaire, avec des flashbacks qui densifient ponctuellement l'intrigue. Quelques doubles focales ou transitions amusantes de montage. Et un final "muet" étonnant.
Bref, un polar de bonne ambiance, avec en prime un thème sympathique (mais répétitif !) signé Ennio Morricone.