De Jeunet je n'avais vu que "Alien,La résurrection" qui m'avait beaucoup plu (que je place ex-aequo avec l'Aliens de Cameron c'est dire). Cependant, son univers ne m'attirait que moyennement, les cris hystériques et la photo jaunâtre, très peu pour moi. En tout cas c'est ce que je pensais avant de voir "La cité des Enfants perdus".
Si tout le côté un peu "fou-fou" est bel et bien là, il s'intègre parfaitement bien à l'univers et comporte son lot de scène assez jouissive (j'ai en tête une réaction en chaîne totalement irréaliste mais franchement réjouissante causée par une simple goutte d'eau). La mise en scène de Jeunet et par ailleurs extrêmement riche. Entre les plans déformés à la fois ridicule et effrayant, la photographie à tomber,et les plans numériques totalement révolutionnaire pour l'époque, le film ne manque clairement pas d'idée. Pour ce qui est des interprètes, le film effectue également un sans-faute. J'ai rarement vu un tel défilé de sale gueule franchement. Par contre je ne connaissais pas l'actrice jouant Miette (et j'ai été déçus de voir qu'elle n'a rien fait par après) mais je la trouve très touchante. Après une autre qualité du film est au niveau des personnages. J'ai beaucoup aimé la relation entre Miette et One, très mignon sans jamais être lourd. Tout ce qui tourne autour du méchant est également fascinant mais j'aurais aimé un peu plus, peut-être le seul reproche à faire au film.J'aurais aimé le voir interagir plus souvent avec les enfants ou alors avoir plus de scène de cauchemar. Sinon le dosage humour-poésie est parfaitement dosé et Jeunet sait créer une bonne ambiance à la fois glauque et absurde.
Mais voilà, LA chose qui marque le plus dans "La cité des enfants perdus" c'est l'univers. L'esthétique "Steampunk" repose sur l'idée que la technologie a subit une grande avancée scientifique lors du XIXème. Une sorte de technologie mécanique basé sur de grands rouages où tout fonctionne à la vapeur. Ce type d'univers a beau être très présent dans les jeux vidéos (Dishonored et Bioshock, pour ne citer qu'eux)et dans la littérature, il a été très peu représenté au cinéma. Je dirais même que "La cité des enfants perdus" est le premier véritable film Steampunk que je vois. Les décors sont tout simplement époustouflants et les armes et costumes reflètent parfaitement l'univers. La direction artistique de Mark Caro est parfaite. Voir des personnages si décalés évoluer dans un tel milieu est un véritable régal. C'est sans doute là la plus grande réussite du film.