La puce savante = le SIDA
Après Delicatessen, il était évident que Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro obtiendraient un budget plus conséquent pour leur film suivant, tant leurs idées sont originales et demandent un investissement certain.
Pour La Cité des Enfants Perdus, effectivement, les décord demandent énormément d’argent, tant les idées de Jeunet & Caro sont compliquées et éloignées du monde réel. C’est d’ailleurs un des bons points du film : il ne ressemble à rien à ce qu’on a pu voir auparavant. Les personnages sont tous intéressants, les idées de la puce qui va glaner des informations pour son dresseur par exemple sont sympathiques (sauf pour les entomophobes…) et les effets spéciaux fabuleux. Le trio principal est excellent : Ron Perlman, Daniel Emilfork et Dominique Pinon livrent trois performances remarquables.
Cependant, avec ce genre de film très exigeant sur l’intégration du spectateur à l’histoire, il y a un problème. Il est très facile d’en sortir, et très difficile d’y revenir. Le spectateur qui reste à quai est oublié et a du mal à rattraper des branches pour se passionner sur l’histoire du pauvre One. De plus, la deuxième partie se trouve être semblable à celle de Delicatessen dans la mesure où elle est un peu hystérique et où tous les personnages se retrouvent. Dans le chaos total, le film traîne un peu en longueur, ce qui est assez rédhibitoire pour un spectateur qui veut voir autre chose que des visuels splendides.
La Cité des Enfants Perdus est un film étrange, une expérience hors du commun qui vaut le coup d’être vue au moins une fois. Mais elle manque cruellement de rigueur et ne tient pas la durée.