C'est le voyage d'un homme dans l'univers des femmes, un univers venu tout droit de son subconscient et qui relève de la psychanalyse. Le temps d'un rêve, Snaporaz, égaré en pleine forêt au coeur de la cité des femmes, s'expose à ses fantasmes et à ses souvenirs.
A travers l'errance du personnage, confronté à la lassitude conjugale, à la peur et à la culpabilité, au désir et à toutes autres sortes de sentiments inspirés par la Femme, Fellini tend à une séance de psychanalyse quasi exhaustive, universelle, illustrée par une cité délirante et baroque.
Volontiers provocateur, le cinéaste y met en scène une nombreuse figuration féminine que d'aucuns pourront trouver malmenée parce qu'elle est composée de féministes outrancières, de perverses ou de droguées, un visage des femmes pas très engageant finalement, qui ne provient sans doute pas d'une posture misogyne mais de l'inconscient masculin.
Et, d'une certaine façon -le dénouement nous éclaire sur ce point- le cheminement de Snaporaz-Marcello Mastroianni parmi les femmes n'est-il pas ce "parcours du combattant" qui le conduit à la femme idéale? Le procédé de Fellini est intelligent mais je suis resté parfois circonspect devant cette profusion de fantasmagories très personnelles.