Méconnue dans la filmographie de John Wayne, cette Cité disparue est davantage un drame psychologique qu’un film d’aventure. L’aventure est plus ici dans les somptueux décors du désert libyen et dans le voyage intérieur des personnages que dans les péripéties qu’ils rencontrent. L’idée n’est pas nouvelle chez Hathaway (on pense notamment à l’excellent Jardin du diable) et le scénario est bien pensé mais l’ensemble manque de tension pour emporter l’adhésion.
Si les trois protagonistes échappent à la caricature propre à cette époque (il faut notamment apprécier l’ambiguïté d’un John Wayne plutôt à son aise), cette traversée du désert est trop languissante pour passionner. L’absence de péripéties, de rebondissements et d’action alors que les décors ne réclament que cela (notamment dans la fameuse cité) finit par provoquer une certaine frustration. La quête du trésor était, par exemple, l’opportunité de créer une rupture dans le ton et d’apporter (enfin) un peu de mouvement à l’ensemble, ce qui, hélas, n’arrive pas.
On comprend bien le propos et la volonté de tutoyer le ton de la tragédie mais, pour le coup, le résultat manque de subtilité à force de ne se focaliser que sur cet élément. Paradoxalement, on peut estimer qu’en misant davantage sur le divertissement (action, suspense, péripéties), le film aurait gagné en profondeur. Du coup, l’ensemble se regarde, le plus souvent, avec un ennui poli en dépit de sa splendide photo, de son beau trio d’acteurs et d’une histoire qui, sur le papier, avait vraiment tout pour séduire.