La Classe américaine par Kroakkroqgar
Les centaines de parodies qui fleurissent en ligne ont déjà prouvé à quel point il est facile et amusant de doubler une séquence d’un film culte. Pourtant, ‘La Classe américaine’ force le respect, en étendant l’exercice sur plus d’une heure, avec cohérence, autodérision et beaucoup humour.
Fait de bric et de broc, le récit est évidemment loin d’être passionnant, mais la narration regorge de clins d’œil ingénieux : la réputation de John Wayne à l’époque, l’intervention de Orson Welles au sujet du plagiat de ‘Citizen Kane’ ou les flashbacks imbriqués. En outre, le scénario n’hésite pas à tourner ses lacunes en absurdités amusantes. Les derniers mots de George Abitbol n’ont rien de mystérieux mais trois journalistes se lancent tout de même dans l’enquête, les nombreux passages parlant de nourriture servent de remplissage, et le récit se conclue doublement de manière ridicule.
Au-delà de l’étonnante intelligence du récit, ‘La Classe américaine’ marque surtout par ses dialogues pas piqué des hannetons. Entre la joute verbale de George Abitbol en introduction, les sujets de discussion minables de Steven et Dave, les penchants lubriques de tous les personnages, l’œuvre regorge de citations mémorables. A cela s’ajoute également un montage délirant : la conduite de Dave, le rapprochement de Abitbol à cheval et son collègue à la pêche, ou encore la répétition du travelling dans les bureaux. Le visionnage est plus amusant lorsque l’on connaît les œuvres dont sont tirés les extraits, mais ‘La Classe américaine’ parvient parfois à être plus culte que les films d’origines.
Une parodie foutraque et intelligente : culte.