Prévu à l'origine pour une diffusion télé, à l'occasion des 20 ans de Canal +, "La classe américaine" a finalement bénéficié d'une version grand écran, devant l'engouement suscité par cette œuvre devenue culte.
Michel Hazanavicius et son comparse Dominique Mezerette se sont plongés dans les archives de la Warner Bros, libres de droit à l'exception de quelques metteurs en scène tels que Kubrick et Eastwood, et en ont tiré un improbable récit à partir des images d'origine de nombreux films, doublées par des dialogues décalés imaginés par le duo.
On imagine le colossal travail de montage pour parvenir à ce film de 70 minutes, sur la trame de "Citizen Kane" et des "Hommes du président".
De fait, le scénario bâti sur de nombreux flashbacks enchevêtrés se révèle à peu près incompréhensible.
L'intérêt de "La classe américaine" réside plutôt dans le plaisir de retrouver John Wayne, Paul Newman, James Stewart et les autres dans une sorte de "best of" condensé de 70 ans de cinéma américain.
Concernant la dimension humoristique du doublage français, je reste dubitatif, car malgré une certaine qualité d'écriture, de nombreuses vannes sont redondantes et le statut culte du film me semble assez inexplicable.
Cela dit, certaines répliques fusent, quelques gags fonctionnent bien, d'ailleurs on ressent parfois l'esprit comique de l'époque, influencé par Les Nuls notamment.
En résumé, "La classe américaine" reste une déception sous cette forme-là : pour moi, le concept aurait du se limiter à quelques sketches diffusés séparément à la télé.