Plus que de la condition ouvrière, le film de Petri parle d’aliénation au travail, cette aliénation est soulignée par le son et le montage frénétique de la mise en scène. Vacarme assourdissant des machines, cadences infernales, tout est fait pour l’abrutissement de l’individu. Gian Maria Volonté joue ici un ouvrier qui, dans un premier temps, se satisfait de son sort, il est même fière de ses cadences, au grand dam de ses camarades. Un accident du travail va venir tout changer. Petri renvoie alors dos à dos syndicat et patronat, entretenant selon lui un seul et même système qu’il faut faire voler en éclat dans son ensemble. Lorsque l’ouvrier à tout perdu, il dresse le bilan de sa vie de labeur en énumérant les gadgets inutiles qui encombre son appartement, et les heures de travail qu’ils lui on coûté. Et si la classe ouvrière est agonisante, en tout cas en Europe, le système que dénonce Petri lui se porte bien, le film n’a donc rien perdu de sa pertinence.