Je n'ai pas la culture ou les connaissances pour juger objectivement ce film. Comparer son scénario, son dessin aux autres œuvres des studios Ghibli ou de l'auteur m'est en effet difficile. La colline aux coquelicots est l'unique film réalisé par Goro Miyazaki que j'ai vu. De plus je n'ai pas une connaissance encyclopédique des œuvres de son père et mes souvenirs n'en sont que trop vagues. Quoiqu'il en soit je préfère ne pas comparer le père et le fils. Ce serait les desservir je pense et pas si pertinent.
Pour bien comprendre mon point de vue et ma note, qui je dois le reconnaître est très élevée, il faut replacer la séance de cinéma dans son contexte. (Vous l'aurez compris, pour l'objectivité, voir en fin de critique).
Un film de Goro Miyazaki bénéficie d'un double battage médiatique (qui ici se limitera aux impressions et envie de mes amis). D'un côté c'est un Miyazaki donc il faut aller le voir, de l'autre c'est un Goro donc on risque d'être déçu. Pour ma part j'ajouterais au fait que l'affiche et la bande annonce ne me donnait absolument pas envie. Je m'attendais en effet à une histoire avec des petits enfants, de la « magie » -du surnaturel mignon- et une ambiance enchanteresse.
J'ai attendu le surnaturel pendant les 10 premières minutes et ce n'est que lorsque j'ai compris qu'il n'y en aurait pas du tout que j'ai vraiment commencé à apprécier le film. Le récit d'un épisode de la vie de lycéens peut sembler banal et inintéressant mais c'était au contraire exactement ce dont j'avais besoin.
Lorsque j'ai vu ce film, j'étais plutôt fatigué et mon moral trainait au fond de mes chaussettes. Je me suis dit qu'une bonne dose de magie et joie de vivre me ferait le plus grand bien. C'était différent de ce à quoi je m'attendais mais j'ai eu beaucoup plus que ma dose ! Tout compte fait ma bonne note ne s'explique peut-être que par le contexte et la bonne surprise.
Donc essayons de comprendre pourquoi j'ai tant aimé.
Je dirais que ce qui m'a plu c'est l'ensemble du film. En effet pris un à un les différentes composantes de ce film n'ont rien d'extraordinaires, mais mises ensembles elles transforment le dessin animé en quelque chose d'extrêmement agréable à regarder.
L'histoire en soi n'est pas trépidante. Les deux fils conducteurs majeurs étant l'histoire d'amour entre les deux protagonistes et la sauvegarde du quartier latin, le bâtiment où se réunissent les clubs du lycée.
L'histoire d'amour est certes suggérée du bout des lèvres au début. Trop timidement peut-être pour nous occidentaux du XXI siècle, mais cela se passait sans doute ainsi dans le japon d'après guerre. Et une fois que l'on a pris cela en compte, on prend plaisir à affronter avec les héros les différents obstacles que leur naissance met entre eux. Et là je vous rassure tout de suite non je suis habituellement pas fan des histoires à la romeo et juliette, la prose du Maître en moins. Il n'empêche que le réalisateur arrive à nous entraîner dans cette histoire, toujours par cette ambiance indescriptible. Pas d'interrogations métaphysiques, ni de révélations fracassantes, juste une histoire au service de l'ambiance générale selon moi.
J'ai aussi particulièrement apprécié le moment où l'on se demande si l'auteur ne va pas encourager l'inceste. On se dit que non, évidemment c'est un film « pour enfants », mais ne va t-il pas laisser le doute s'installer en nous ?
Les personnages sont globalement attachants. Une profondeur relative qui ne sert juste que l'histoire de ce film court. J'ai longuement hésité sur leur âge pendant la séance avant de me dire que 17 ans finalement c'était crédible. Là aussi aucun personnage culte, mais certains sont drôles -notamment le responsable du club de philosophie- et leur présence insuffle de la gaité et de la légèreté au film. Certains personnages adultes rendent aussi les scènes émouvantes crédibles.
La musique est pour beaucoup selon moi dans la réussite de ce film. Je n'ai pas de souvenir précis de titres qui m'aient particulièrement marqué mais elle a une part importante et grâce à elle on a vraiment l'impression d'être dans le film, de le vivre.
C'est en effet cela qui m'a le plus marqué, par son ambiance, ce film arrive à totalement nous immerger dans l'histoire, et plus généralement dans l'atmosphère du Japon en 1963. Finalement ce film n'est rien d'autre qu'un très beau voyage.
Mais peut-être n'étais-je alors que particulièrement vulnérable ?
Il faut reconnaître que ce film, plongée dans le Japon d'après guerre, doit être vu aussi comme un prétexte pour décrire cette société. Et c'est ce qui est (selon moi et je l'espère objectivement) extrêmement réussi. Après je n'ai (quasiment) aucune connaissance sur ce Japon-là et je suis donc très mal placé pour juger.
On doit aussi signaler la très grande qualité du dessin -ce qui est apparemment la marque du studio Ghibli- qui facilite le réalisme-paradoxal?- de ce dessin animé et donc l'immersion.
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