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C'est dans les années 1970 que nous transporte Thomas Vinterberg avec La Communauté, nous faisant suivre la création d'une communauté qui risque, chaque jour, d'être mise en péril par le comportement...
le 25 janv. 2017
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Proportionnellement au film la durée de création de la communauté est assez longue. Vinterberg prend vraiment le temps de nous montrer cette étape. Ensuite, le rythme s’accélère et les choses sont montrées plus sommairement. Le quotidien et le fonctionnement du groupe sont très rapidement esquissés. On nous les montre par de brèves successions de scénettes musicales ou des moments de vote. Mais même si ces systèmes arrivent à représenter la communauté cela reste incomplet. Il manque du temps. On ne s’attarde pas assez sur le collectif. Une fois son cadre installé, Vinterberg met de côté l’aspect communautaire comme si c’était une chose acquise. Cependant l’introduction ne fait pas tout. La présence des autres disparaît petit à petit de l’atmosphère. Ce n’est pas la multiplication des séances de vote qui parvient à empêcher cela. Ces moments finissent au contraire par souligner la réunion de personnages qui ne sont jamais ensemble.
Ce défaut n’est pas une constante du réalisateur. Dans Festen par exemple la présence du groupe se fait toujours ressentir, même en dehors de la table. Cela vient du fait que toutes les intrigues gravitent dans un même lieu : le château. Ainsi, malgré le développement de plusieurs histoires individuelles on ne peut jamais oublier qu’elles sont toutes prises dans un contexte commun. Or, dans La communauté les intrigues individuelles se font à l’extérieur des autres membres. Vinterberg filme ses personnages à l’université, dans des magasins, sur des quais, et même dans d’autres habitations. En s’éloignant de la maison commune, il s’éloigne aussi de ce qui réunit les personnages, de ce qui fait le groupe. Pour sentir dans l’atmosphère toutes les présences des personnes autour, il aurait fallu plus de situations individuelles à l’intérieur de la maison. On aurait pu imaginer des scènes supplémentaires pour montrer la vie en communauté comme des tâches ménagères ou des jeux par exemple. Mais surtout, Vinterberg aurait pu mettre certaines scènes déjà existantes à l’intérieur de la maison. Par exemple les aventures amoureuses de l’adolescente auraient très bien pu être montrées à l’intérieur de la maison. Cela n’aurait pas changé grand chose à l’érotisme de la scène mais aurait apporté beaucoup plus à l’atmosphère commune de la cohabitation.
Cette constatation d’un manque d’unité de lieu est intéressante lorsqu’on sait que l’histoire de la communauté est adaptée d’une pièce de théâtre écrite par Vinterberg. Pour des raisons matérielles on peut facilement imaginer qu’il y avait moins de lieux représentés dans la pièce de théâtre qu’il y en a eu dans le film. Cela a peut être profité à la création théâtrale : les personnages devaient être pour le coup d’avantage réunis.
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