Voilà un bel exemple de films complètement surévalués, dont l’exotisme en dupe plus d’un et que de vagues sentiments parviennent à facilement émouvoir.
Rappelant par son dénuement, son épure narrative, le personnage principal de l’enfant, Où est la maison de mon ami - chef d’œuvre du cinéma mondial, signé Abbas Kiarostami, et hélas pas assez reconnu - La Complainte du sentier se trouve néanmoins à des années-lumière de ce dernier. Scénario rachitique se limitant à des éléments biographiques (départ, naissance, mort, déménagement) ou à des événements narratifs ne réussissant jamais à créer de l’intérêt (vol de fruits, arrivée du vendeur ambulant, ...), personnages sans profondeur aucune (la grand-mère aurait mérité, au moins elle, un portrait plus élaboré), abominable lenteur soporifique, vide abyssal, mouvements de caméra quasi nuls, mise en scène presque inexistante (à quel moment Satyajit Ray arrive à filmer l'espace? Le titre renvoie cependant à cela) et surtout absence totale d’empathie envers des personnages dont le destin devrait facilement nous toucher (extrême pauvreté, grand-mère abandonnée, mort de l’enfant, …) mais qui, sous le regard d’un cinéaste peu aguerri dont c’est le premier film, ne suscite que de l’indifférence.
La fin du film prend un rythme appréciable, quelques images intriguent (p.e. le serpent qui reprend possession de la nature) mais rien de très relevant. Il n’y a guère que la musique qui accompagne le récit qui plaît vraiment.