Raconter cinquante années d'histoire des Etats-Unis en 2h40 et en Cinérama avec un casting délirant et trois réalisateurs aux manettes, voilà le projet de cette grosse production de 1962 qui, si elle ne transcende jamais son sujet, arrive néanmoins à rendre une copie honorable.
Le film démarre en 1839, et raconte les pérégrinations d'une famille sur un demi-siècle. Cinq parties nettement détachées : les rivières, les plaines, la guerre de Sécession ( c'est la partie de Ford, avec John Wayne en Sherman, si, si...), le chemin de fer et les bandits.
Karl Malden est le patriarche et on va surtout s'intéresser à ses deux filles, Debbie Reynolds qui lorgnera sur Gregory Peck le flambeur et Carroll Baker qui succombe à James Stewart le trappeur... George Peppard sera l'essentiel de la génération suivante, mais il va côtoyer Richard Widmark, Henry Fonda, Eli Wallach et Lee J. Cobb, ça occupe bien aussi...
Pendant tout ce temps, Spencer Tracy est là pour nous raconter l'histoire du télégraphe, le Pony Express, la ruée vers l'or, les guerres bergers-cow-boys, tout ce qui peut servir à l'élaboration d'un Lucky Luke en fait...
Alors, ce n'est pas éblouissant, le procédé doit mieux marcher sur grand écran, les vrais stars ne restent jamais très longtemps, mais c'est fichtrement agréable, le film prend son temps, les paysages sont magnifiques, on y fabrique des radeaux, on y répare des canoës, on y chante souvent, et pas seulement au bivouac. Debbie danse aussi très bien, reprend une version très étrange de Greensleeves et l'ensemble se dévore agréablement, avec une tarte aux pommes dans la main gauche, un vieil armagnac dans la droite et le chat entre les deux.