La Conquête de l'Ouest par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Aux États-Unis, durant le 19ème siècle, des pionniers vont commencer à tenter de rejoindre les territoires de l'Ouest américain. C'est ainsi qu'en 1839 Zebulon Prescott va entraîner Rebecca, sa femme, et ses deux séduisantes filles, Lilith et Eve, dans une expédition empruntant le Canal Érié. Durant ce voyage, lors d'une étape, nos "voyageurs" vont faire la connaissance de Linus Rawlings, un trappeur s'en allant vendre ses peaux à Pittsburgh, ville située vers l'est. Eve et le trappeur sentent une attirance l'un vers l'autre mais chacun doit continuer son parcours vers des horizons différents. La famille Prescott poursuit son périple et va devoir faire face à de nombreux dangers. Retrouvé pris au piège d'un rapide, leur radeau aura bien du mal à résister. Le couple périra alors que les deux jeunes filles indemnes vogueront vers de tumultueuses destinées.


Cette famille aventureuse va nous faire traverser un demi-siècle de l'Histoire des États-Unis d'Amérique au travers de ces émigrants américains flairant la belle aventure de l'Ouest. Toutefois le trajet n'était pas dénué de dangers car outre les fleuves truffés de passages plus que délicats, les rives n'en étaient pas moins traîtres et la plaine ne valait guère mieux.
Durant cette longue période que couvre cette œuvre nous allons assister aux déboires mais aussi à quelques moments heureux et exaltants de cette famille Prescott.
Les rencontres et les drames vont alterner baignés par les inventions et les conflits. La guerre de Sécession apportera son lot de malheur, de faux espoirs où les imprévus de la vie vont briser et renouer des couples. De plus ce désert qui va évoluer très rapidement en grande partie grâce au chemin de fer sera un carrefour de conflits perpétuels avec les indiens Cheyennes, les bandits. Même les animaux viendront parfois se mêler aux imprévus fâcheux de ce climat trouble. Chacun dans cette famille aura donc joué son rôle, parfois aidé par d'honnêtes gens mais souvent desservi par des individus douteux.
A la fin de cette aventure mouvementée un instant d'hommage sera rendu à ces pionniers sans lesquels l'Amérique des années mille neuf cent soixante n'aurait certainement pas connu de tels progrès techniques et technologiques, en l'espace de quatre vingts ans seulement.


Bien entendu on ne peut nier qu'à nouveau nous débouchons par ce western grandiose sur l'apologie de l'Amérique des temps modernes. Rien n'est effectivement trop beau pour faire la démonstration à la face du monde des progrès rapides et de la redoutable puissance de cette nation. Mais tout de même il faut avouer que ce film propagandiste est remarquablement bien réalisé. Quelques longueurs nous font cependant bien digérer cette mise en scène absolument énorme servie par des réalisateurs talentueux: John Ford, George Marshall et Henry Hathaway qui se partagèrent chacun une spécificité du film : le premier a tourné les scènes relatives à la guerre de Sécession, le second celles de l'évolution du chemin de fer, le troisième tout le restant. Richard Thorpe fut également de la partie mais plus discrètement.
Pour être à la mesure de cette superproduction il fallait des moyens techniques impressionnants. Ainsi cette œuvre inaugura grâce à la "MGM" le "Cinérama": trois caméras étaient à l'ouvrage pour tourner et 3 projecteurs dans la salle. L'effet était aussi surprenant que gigantesque car cela rendait un peu l'effet du 3D. C'est ainsi que j'ai eu la chance de voir ce film à sa sortie au "Gaumont Palace" sur un écran de plus de 600 m2 et la charge des bisons, les descentes de rapides, les attaques d'indiens et les paysages devenaient fabuleux.


Ce film est structuré en cinq épisodes nous permettant de suivre l'évolution de cette histoire très facilement. L'œuvre n'a pas vieilli et se regarde très agréablement sur un grand écran de télévision. On surfe dans cette fresque avec un plaisir fou au gré des moments dramatiques ou romantiques parsemés de scènes d'action absolument inoubliables.
De plus nous croisons des stars immenses telles que John Wayne, James Stewart, Carroll Baker, Henri Fonda, George Peppard, Gregory Peck et Debbie Reynolds en passant par Spencer Tracy, Eli Wallach, Richard Widmark et beaucoup d'autres. Pour couronner le tout, ce film nous gratifie d'une bande originale assez extraordinaire signée de: Alfred Newman et Robert Emmett Dolan.


Cette fresque dure exactement 2h42mn et ce n'est que du bonheur. Si vous aimez les grandes épopées, les grands espaces et leurs dangers, si vous avez envie de revoir des acteurs de rêve et si vous appréciez les grandes et minutieuses mises en scène, alors laissez vous transporter au fil de cette histoire. Vous trouverez certainement que ces 2h42 sont encore trop courtes pour vous conter d'une aussi belle manière cinquante ans d'une épopée passionnante et palpitante.


BANDE ORIGINALE DU FILM :
http://www.allocine.fr/film/fichefilm-44185/soundtrack/

Grard-Rocher
9
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le 20 déc. 2014

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