La Conscience vengeresse par Léo Barroux

"La Conscience Vengeresse" (The Avenging Conscience) est un film dont la mise en scène est impressionnante. D.W. Griffith démontre une maîtrise totale de son art. Griffith brille par son énorme travail sur la lumière et le cadre, utilisant principalement des plans larges pour créer une ambiance visuelle captivante. Bien que sa caméra soit souvent statique, il parvient à jouer habilement avec la lumière pour immerger le spectateur dans son univers. Dès cette époque, où peu de styles artistiques étaient encore définis dans le cinéma naissant, on peut déjà reconnaître la patte de Griffith. Sa capacité à manipuler la lumière et le cadre témoigne de son talent précoce pour raconter des histoires à travers l'image.

La musique du film est remarquable, offrant une variété de styles qui captivent constamment le public. Elle joue un rôle essentiel pour immerger le spectateur dans l'univers du film, renforçant ainsi l'expérience cinématographique. Cependant, l'histoire du film met du temps à se mettre en place, ce qui pourrait être considéré comme un style propre à Griffith. Cette lenteur initiale peut dérouter certains spectateurs, mais elle permet également de créer une tension qui se développe progressivement.

L'aspect de tension dans le film rappelle par moments le style hitchcockien, notamment dans la scène du meurtre de l'oncle. Griffith sait comment utiliser le suspense pour maintenir l'attention du public et le tenir en haleine. Dans la dernière partie du film, l'anxiété et l'inquiétude du personnage principal sont transmises au public grâce à l'utilisation accrue de gros plans et de très gros plans. Cette technique renforce l'immersion du spectateur et crée une expérience cinématographique marquante.

En fin de compte, "La Conscience Vengeresse" est un exemple précoce du génie cinématographique de D.W. Griffith, avec une mise en scène impressionnante, une utilisation efficace de la musique, une tension bien gérée et une évolution subtile du style visuel. Malgré une mise en place initialement lente, le film offre une expérience cinématographique mémorable et témoigne du talent innovant de Griffith dans l'art du cinéma.

On regrettera cependant une mise en place du scénario assez lente, notamment dans les trente premières minutes, ainsi que le dénouement final du film, apportant un contraste trop fort avec le reste du film et laissant ainsi le spectateur extérieur à cette fin du film.

Analyse de la film du film :

Le choix d'utiliser le personnage de Pan et sa flûte dans cette scène est significatif, car Pan est souvent associé à la nature, à la joie de vivre et à la libération des tourments. La flûte de Pan est souvent considérée comme un instrument de musique qui apaise l'âme et évoque des émotions positives. Dans ce contexte, la présence de Pan et de sa musique symbolise la fin du conflit intérieur du personnage principal et son retour à un état d'esprit heureux et apaisé.

Cette utilisation de la symbolique de Pan et de la flûte de Pan dans la scène finale contribue à la conclusion du film en apportant un contraste fort avec les événements sombres et tourmentés qui ont précédé, et en soulignant le thème de la rédemption et de la résolution.