Le dernier long-métrage que l'on ait vu de Juan José Campanella date de plus de 10 ans mais personne n'a oublié le magnifique Dans ses yeux. Depuis, le réalisateur argentin a tourné aux États-Unis et essentiellement pour la télévision. Le voici de retour en son pays natal, en pleine forme, avec La conspiration des belettes, un film dopé à l'humour noir dont les influences n'échapperont pas aux cinéphiles. Ambiance très Boulevard du crépuscule, tout d'abord, avec une vieille same qui vit dans ses souvenirs de grande actrice du passé, entourée d'autres has been, dont son mari, dans une bâtisse somptueuse, isolée du monde. Et puis, progressivement, avec l'irruption de jeunes loups de l'immobilier, l'atmosphère change et devient très "British", avec un petit côté Arsenic et vieilles dentelles. Le plaisir pris à La conspiration des belettes n'est pas contestable, avec son ton de comédie noire et ses "vieux" qui ont jeté la morale par dessus les moulins depuis longtemps. Malgré tout, les côtés désuet, laborieux et théâtral de l'ensemble sont un peu trop voyants pour susciter l'enthousiasme. Même constat pour l'interprétation, plutôt remarquable au début du film et qui se dégrade peu à peu vers un cabotinage éhonté dès lors que le récit prend des teintes grand-guignolesques. Ce divertissement à l'ancienne reste cependant fort sympathique et plaisant, impossible de prétendre le contraire.