Valladolid, Espagne, XVIe siècle. Depuis maintenant soixante ans que Christophe Colomb à re-découvert l'Amérique les indiens sont exterminés par les espagnols. Le pape furieux que les bruits les plus fous courent sur ces indiens et sur les massacres envoit en Espagne un de ses cardinaux pour qu'il organise et préside une controverse, un débat sur une question essentielle qui décidera du sort des indiens. Cette question est : les indiens ont ils une âme semblables à celles des européens ? D'un côté Bartolomé de Las Casas (Jean-Pierre Marielle) qui défend les indiens et raconte les horreurs qu'il a vus, décris les indiens leur bonté et de l'autre Juan Gines de Sépulveda (Jean-Louis Trintignant) pour qui les espagnols doivent dominer et soumettre par la force les indiens. Le président de cette controverse est le légat (Jean Carmet) qui écoute sans jamais donner son avis. Mais dont la décision à la fin de ce débat deviendra par ordre du pape la position officielle de l'Eglise sur toutes les terres soumises à son autorité morale. Sa décision victoire pour l'Homme sera atténuée par les conseils qu'il donne aux colons.
Le film se déroule pour la majeur partie dans la salle du monastère où se trouvent les débatteurs, aussi la réalisation est limité aux champs et contre-champs, un décor réduit et une distribution limité, l'essentiel du film portant sur la joute verbale entre les deux adversaires et l'arbitre de la séance. Distribution excellente d'ailleurs Jean Carmet avec son regard de chat endormi interprète le légat de manière sobre, rendant bien l'intelligence du personnage qui sous son air fatigué pose les questions embarrassantes, en particulier à Trintignant. Ce dernier en philosophe rigoriste, père la morale et fouettard, aussi joyeux qu'une tombe, est toujours juste, de la même manière que Marielle écoeuré par ce qu'il a vu en Amérique et se révolte contre Trintignant l'homme de papier. Trintignant est tout en retenu, Marielle parle avec son cœur, se fait calme et violent, il explose comme il sait si bien le faire pour exposer les atrocités dont son personnage à été le témoin et dont il à fait sa cause.
C'est un bon film, bien réalisé, bien joué qui révèle une part méconnue de l'Histoire. En bon historien je connaissais la controverse de Valladolid et le personnage de Las Casas, les atrocités commises par les espagnols. Mais il m'as permis de voir les arguments employés de part et d'autres, mais surtout l'éloignement de cette société du XVIe siècle où l'Eglise était bien plus puissante qu'aujourd'hui et où la pensée catholique dominait l'Europe de l'Ouest. C'est à l'aune d'évènements comme celui-ci que les progrès moraux réalisés par l'Europe occidentale.