S'il manque cruellement de rythme dans son milieu, de consistance parfois dans ses dialogues, La Corde reste un tour de force autant technique que scénaristique.
Le touche à tout et précurseur Hitchcock s'attaque au plan séquence qu'il veut unique. Faute de possibilité technologique, il invente un procédé brillant qui dévoile toute sa force et qui sera repris, plus tard, dans le fameux Birdman d'Inatritu qui semble alors, face au maître, n'avoir plus rien inventé. Cela lui permet de rendre avec d'autant plus de tension et de vérité cette soirée qui, si elle manque de rythme, ne manque pas d'enjeux.
S'y confrontent philosophie (on pense l'intrigue entière avec le parallèle explicite Nietzsche/Nazis), sociologie, histoire (la récente chute d'Hitler...), notamment lord d'un final acide, un peu sage mais dur tout à la fois, qui rappelle à l'ordre et à la société, après nous avoir fait haïr ses personnages et douter quant à la droiture morale de celui qu'incarne le génialement puant James Stewart.