Que les choses soient claires d'emblée : formellement « La Cour de Babel » n'a AUCUN intérêt, et d'ailleurs Julie Bertucelli ne cherche pas à nous tromper là-dessus. Il faudra donc se contenter d'une caméra qui filme, sans partis pris ou choix à quelque moment que ce soit. Dans ces cas-là, la différence se fait au niveau de l'intérêt du sujet abordé, ce que la réalisatrice a d'ailleurs bien compris car notre intérêt est réel du début à la fin. Enfin un regard positif et bienveillant, non pas proprement sur l'immigration, mais sur ces jeunes qui en sont récemment issus et qui s'interrogent sur leur scolarité, leur identité, leur culture et bien sûr leur avenir...
Aucune leçon de morale, que du vécu sans jamais nous manipuler un seul instant, certains « personnages » étant clairement plus attachants que d'autres, mais tous formant un ensemble juste et crédible quant à la diversité des caractères et de la vision que chacun peut avoir dans ce type de situation. C'est en tout cas un beau message de solidarité et de paix qui nous est envoyé ici : dans un monde au futur de plus en plus incertain, cette « Cour de Babel », aussi limitée soit-elle formellement, peut valoir le coup d'œil.