Le campus movie (film qui se situe durant les années de fac ou d'études supérieures) a pas mal de représentants en France, même s'il y en a moins que les teen movies. On peut citer L'étudiante (Claude Pinoteau, 1988), Quatre garçons pleins d'avenir (Jean-Paul Lilienfeld, 1997), Première année (Thomas Lilti, 2018) ou encore le film de Kim Chapiron. Après avoir fait de Vincent Cassel un bien drôle de campagnard et s'être attaqué au milieu carcéral aux USA, le réalisateur s'était lancé dans cette drôle d'histoire de trio faisant des choses pas très légales dans une école de commerce.
Disons le clairement de la prostitution. Des filles de toutes horizons (le trio va les chercher dans des parfumeries, des supérettes etc) payées pour rester avec des mecs qui ne sont pas vraiment des tombeurs pour une soirée. Le but ? Faire monter leur côte de popularité auprès des autres filles du campus et ainsi devenir les fameux tombeurs. Un stratagème qui fonctionne du tonnerre, rendant le trio riche jusqu'à ne plus s'arrêter. Car à quoi bon s'arrêter quand cela marche ?
La satire du film n'en devient que plus évidente quand on entrevoit que ces jeunes seront les hommes et femmes d'affaires de demain, les futurs Gordon Gekko. Dès lors, il est intéressant d'observer le trio en question. Isaaz est en quelques sortes l'intruse. C'est une fille qui ne vient pas d'une bonne famille, là grâce à ses résultats. Ce qui la différencie de ses acolytes Thomas Blumenthal et Jean-Baptiste Lafarge, tout deux issus de bonnes familles et suffisamment forts pour n'avoir pas grand chose à prouver de leurs côtés. Celle qui a le plus à perdre est donc Isaaz, petite gens débarquant dans un monde de requins auquel elle veut appartenir.
Ce qui n'empêche pas les deux garçons de ne pas être parfaits. Blumenthal n'est pas mieux loti sentimentalement que son colocataire se masturbant devant un film pornographique en 3D avec les lunettes qui pendouillent (une des scènes les plus drôles des 2010's pour sûr). Il perd même toutes ses chances en mettant une fille qu'il aime dans son réseau de prostitution (Marine Sainsily). Quant à Lafarge, il ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Les trois acteurs s'avèrent excellents et on peut d'ailleurs s'amuser de reconnaître quelques acteurs bien connus désormais : Jonathan Cohen en frère de Blumenthal, Noémie Merlant en maître-chanteuse, Carolina Jurczak en fille recalant le colocataire, Claire Chust en conquête d'un soir ou Alexandra Gentil fille choisie par Isaaz. Sans compter les guests comme le duo Justice, Mouloud Achour ou Pierre-Ange le Pogam (oui l'ancien copain de Tonton Besson, également producteur du film).
La crème de la crème est un campus movie génialement satirique sur le monde des affaires en devenir et suffisamment malin pour être pertinent de bout en bout. Puis vous reprendrez bien un peu de Michel Sardou ?