Kim Chapiron, l'homme derrière le troublant Sheitan, et le monstrueux Dog Pound, le genre de film qui fout des grosses claques dans ta gueule ( ce plan de fin, il y a pas à dire, ça s'appelle finir un film). Et aujourd'hui, j'ai pu aller à l'avant première de son dernier film " La Crème de la Crème".
Faut dire que j'avais un peu peur, le trailer annonçait un truc qui pouvait vite basculer dans le vulgaire, ce que les gens sur Youtube ne se sont pas caché de le faire savoir. ( la ratio like/dislike est impressionnant, et franchement injuste).
Mais après cette petite heure et demi, je dois dire que je suis rassuré. Bon déjà, n'ayant aucune expérience dans les écoles de commerce, certains points m'ont peut-être échappé, je m'en excuse, mais de ce que j'ai pu comprendre, la représentation globale des écoles de commerce est plutôt réussie.
"La crème de la crème" nous raconte donc l'histoire de 3 élèves d'une école de commerce imaginaire ( non ce n'est pas HEC) qui mette en place sur le campus, un réseau de prostitution. Quand on voit ça ajouté à des scènes de beuveries, et autres, on a se dit qu'on va avoir affaire à une sorte de American Pie à la française. Mais je dois dire que Chapiron s'en sort à merveille, le film ne tombe jamais dans la vulgarité. Les scènes de sexe étant d'ailleurs très peu présente, au contraire de ce que la bande annonce suggérait. L'un des gros points forts réside également dans les dialogues qui utilise à merveille des métaphores et comparaisons entre le marché économique et les relations humaines. Certains répliques sont assez drôles ( la scène où les 3 amis sont sous ecsta est particulièrement réussi, ou le personnage de Jafar, véritable élément comique du film), même si je dois dire que je n'ai pas ris autant que le reste de la salle.
Mais comme l'a dit Chapiron, le film est aussi une romance, entre deux personnages Louis, le mec qui a toujours tout, membre du BDE, et Kelly, la première année qui se décrit comme étant lesbienne. Les personnages sont d'ailleurs plutôt bien écrit, même si on a le droit à certains clichés et quelques stéréotypes ( la gars populaire, le loser ...), cela ne vient pas gâché l'ensemble, et la jeune Alice Isaaz apporte une superbe touche de fraîcheur au film.
En ce qui concerne la réalisation, elle reste plutôt classique, Chapiron ne s'essayant pas des plans à la Sheitan (l'atmosphère ne s'y prêtant pas), ou des scènes vraiment marquantes comme dans Dog Pound. Mais cela ne vas pas pour autant dire, qu'elle est mauvaise, elle est au contraire bien adapté, et Chapiron montre ce qu'il veut sans trop d’exubérance. Reste peut-être le plan final, que je trouve un peu too much, comparé au reste du film, faut dire que je suis un peu resté sur ma faim, et j'aurais bien aimé voir Chapiron aller plus loin.
Au final, La crème de la crème n'est pas le meilleur film de Chapiron, je dirais même son moins bon, et moins marquant, mais cela ne nous empêche pas de passer un bon moment, jouant très bien de son registre de romance et comédie.
Et puis bon, j'ai pu serrer la main de Chapiron, mec super sympa au passage.