La dame de beurre

Ce film aurait du être laissé à un réalisateur expérimenté.

Responsable de l'infâme Mamma Mia, Phyllida Lloyd s'attaque ici à une tâche bien trop grande pour elle. Le concept du film s'avère extrêmement bancal entre ses mains.

En effet, on n'a pas ici un biopic classique avec la montée en puissance linéaire d'un personnage, mais en lieu et place, Margaret Thatcher dans sa maison, un peu folle, qui se remémore les grands moments de sa vie.

Première remarque, les scènes de folie dans cet appartement occupe plus de la moitié du film ! Inutilement répétitives, elles ne servent jamais à servir une quelconque thématique construite. Si un bon réalisateur aurait pu y trouver un bon terrain de jeu, entre les mains de Miss Lloyd, ça tombe systématiquement à plat.

En ce qui concerne le reste du film, à savoir les flashbacks, ils ont tellement peu de temps pour installer quelque chose, et la réalisatrice n'ayant pas fait de concessions sur leur nombre, que tout n'est toujours que survolé. On a le droit à une scène vers le milieu du film un peu plus installée, ce qui créé un faux rythme très étrange.

Pour moi le gros problème du film reste donc son montage. Le choix d'avoir placer la moitié du film dans l'appartement avec la vieille Thatcher qui délire est incompréhensible. Quand on sait pas faire des films, autant opter pour un montage plus classique.

D'autre part le portrait est assez mélioratif, ce qui pourra en gêner beaucoup, et la thématique attendue du "Pourquoi était elle si ferme ?" n'est jamais explorée, malgré la prétention du titre. On nous offre plus à voir une dame de beurre (la gentille Thatcher remet le couvercle sur le beurre alors que Londres est attaqué par les allemands) qu'une dame de fer !

Sinon Meryl Streep offre une prestation pour moi correcte sans plus, son maquillage devant certainement plus d'éloge que son jeu en lui-même.

Un ratage.