Le fantôme était dans le noir
THE WOMAN IN BLACK
(G-B, Canada, Suède / 2012)
Réalisation : James Watkins
Scénario : Jane Goldman, d'après le livre de Susan Hill
Avec : Daniel Radcliffe, Ciaran Hinds...
Un jeune notaire déprimé, interprété par Daniel Radcliffe, ne parvient pas à faire le deuil de sa femme morte quelques années auparavant en donnant naissance à leur fils. Contraint par son travail de quitter Londres, il doit se rendre dans un village où le fantôme d'une dame en noir terrorise les habitants en s'en prenant à leurs enfants. Malgré le mauvais accueil le jeune homme poursuit ses recherches dans le manoir isolé, théâtre des apparitions du spectre.
Tout est carré : mise en scène, costumes, décors, jeu des acteurs. Les moments de peur et de surprise fonctionnent bien et sont savamment distillés. La tension latente parvient parfois à haut niveau, voir la scène de l'incendie (On savait déjà James Watkins plutôt à l'aise avec ce genre de scène depuis Eden Lake).
C'est une production Hammer et ça se sent. Retour aux sources. Le film possède une belle ambiance gothique omniprésente : des costumes au château, du brouillard au marais, les habitants terrorisés, incapables de réagir autrement que par l'appréhension. Comme prévu tout est là. Par là même on n'échappe pas à quelques clichés un peu faciles (où s'arrête l'hommage ?) : les poupées, le rocking-chair, le sempiternel fantôme qui apparaît soudain en ouvrant la bouche et qui fait sursauter.
Malgré ces quelques défauts, le film remplit son contrat de qualité. James Watkins ne se contente pas de jump-scare aux moments des apparitions. Elles sont disséminées et dissimulées dans d'inquiétants arrière-plans et des jeux d'ombres faisant peser dans le manoir une tension palpable et durable.
The Woman in black est donc un film à la facture classique mais efficace. Il ne déçoit pas de par son atmosphère noire et dépressive, angoissante, même s'il se conclue par une note positive à la morale chrétienne plus que douteuse et au goût amer tranchant avec le désespoir qui plane tout au long de cette belle et macabre tragédie.