Honnêtement, je n'étais pas parti pour le voir et c'est presque qui m'a conduit en salles pour y assister. Et je dois reconnaître que c'était plutôt mieux que je pensais. Après une première moitié amusante mais un peu lourdaude, notamment en allusions sexuelles très dispensables, « La Dégustation » se révèle plus convaincante dans l'émotion, me sentant nettement plus sensible aux personnages, à leurs doutes, leurs inquiétudes une fois que ces derniers sont vraiment mis en avant.
J'avais également peur d'un énième film sur les bienfaits de la cuisine et du vin : il n'en est rien, le scénario se montrant même étonnamment discret sur le sujet, se contentant d'une scène (moyennement réussie, d'ailleurs). De plus, le duo Isabelle Carré - Bernard Campan, vingt ans (déjà!) après « Se souvenir des belles choses » se révèle touchant, notamment la première dans une performance particulièrement sensible.
Maintenant, ça reste le cinéma français : ne vous attendez pas non plus à quelque chose d'extraordinaire ! Juste une gentille histoire entre deux solitudes avec, forcément, soit un terrible drame vécu dans le passé, un désir (d'enfant) jamais assouvi. Pas franchement original, mais pas non plus déplaisant, un peu comme tous les films d'Ivan Calbérac, réalisateur sympathique mais toujours aussi peu ambitieux, à de rarissimes moments près. L'occasion, quand même, pour les plus romantiques d'entre vous, de ré(entendre) « Petite Fleur » de Sidney Bechet, ce qui ne fait jamais de mal, la grande sobriété du dénouement étant à saluer. Mieux vaut avoir une carte d'abonnement, quand même..