Ca partait bien, assez maladroitement, seulement le postulat de départ laissait envisager un film qui avait des choses à dire. Mais très vite, s'incrustent des sous-intrigues et des sous-sous-intrigues qui noient totalement le discours.
Comme des cheveux sur la soupe, les personnages émettent des dialogues, qui souvent se veulent savants, sans à-propos avec les scènes en cours. Une espèce d'étalage d'autant plus inconsistant qui est difficile d'en saisir l'opportunité par rapport à ce qui se passe et se dit au même moment.
Les prises de position de chacun sont mal amenées et frôlent les clichés, jouées et/ou scénarisées sans grande implication.
Le métrage dérape, ne semble plus savoir dans quelle direction aller et de quoi il veut parler. Il passe rapidement sur une relation homosexuelle dont je n'ai pas vu ici la pertinence, plutôt comme s'il s'agissait du requis dans le nouveau cahier des charges de beaucoup de films et séries actuels.
Le film part ensuite se noyer principalement dans l'histoire mère-fils pour finir par y sombrer de façon assez calamiteuse.
Rien "d'émotif", juste un travail à faire, aller jusqu'au bout du scénario comme s'il y avait urgence à mettre en boîte.
Des scènes qui s'ééétirent sans aucune utilité alors que des instants qui auraient dû être importants sont bâclés.
Et puis cette courte scène à vocation humoristique lorsque l'avions présidentiel n'atterrit pas car il y a une soudaine autre urgence : l'arrivée du covid et la nécessité d'aller palabrer ailleurs. Quelle utilité de la traiter de cette manière et, s'il s'agissait de démontrer le peu d'implication réelle de politiques, pourquoi, également, expédier l'idée aussi rapidement ? Ou alors délester ces pauvres politiques surchargés de responsabilités qui doivent savoir gérer les priorités ? Ou alors introduire la maladie, dont il est brièvement question dans les dernières minutes pour conclure/justifier la fin. Mystère (pour moi).
Des points qui m'ont semblé assez désagréables et pour certains engendrent un soupçon de prétention. En exemple (pêle-mêle) :
des "pages" d'h(H)histoire, balancées tout soudainement et plutôt récitées comme une lecture sans papier.
Le parallèle entre le petit larcin du fils et un procès de nazi
Le topo fait par la mère sur un village disparu, ensarcorphagé par un architecte, où elle a emmené son fils (je cherche la symbolique au cas où il y en ait une)
Un exposé très rapide de la mère sur la belle époque en ouverture de sa jeunesse qui se termine rapidement sur le classement de deux groupes musicaux en fonction de leur parti pris politique
Deux trois échanges sur les pratiques religieuses juives
Des protagonistes qui ont une langue commune mais qui parlent en français puis tout à coup en anglais, puis tout à coup en italien. La volonté était-elle de dire que nous sommes tous frères et que seul le langage peut s'avérer un écueil ? enfin, j'essaie de trouver une raison en rapport, même lointain, avec propos initial.
Les Noirs nettoyant un champ (apparemment) chantant un peu comme les esclaves représentés ailleurs dans les champs de coton. Un message ici aussi ?
etc.
Sans oublier des caricatures alors qu'une dénonciation intelligente aurait été bénéfique. Caricature également de la "jeunesse", ancrée dans les pré-requis que certains lui imaginent.
Et le ressentiment du fils contre sa mère, hargneux, sinon haineux, s'effacant sans qu'il y est préavis.
Quelqu'un pourra-t-il m'expliquer la signification entre le rêve de la mère (météorite) et la voiture qu'elle retrouve en train de brûler dans la campagne (météorite)
Que signifie la longue scène du dépôt de gerbe dans la mer, à laquelle la mère m'a vraiment aucune raison de se mêler (s'incruster) ?
et puis rehop voilà que l'auteur nous remet dans "l'ambiance" migration avec des dialogues décousus balançant (encore) un tas d'idées prémâchées dans le plus grand désordre. En admettant qu'elles aient chacune valeur de réflexion, l'échange est bien trop rapide et convenu pour y accrocher son cerveau.
Et cette diatribe absolument ridicule d'une jeune femme noire dans le camp. Elle m'a fait penser à un mauvais woman-show et un spectacle raté sur un parvis de place. Yo
Où l'équipe a-t-elle été penser ses dialogues ?
Tant de détails qui desservent le film, le mettent à plat, à fade.
Il est facile d'imaginer que le titre renvoie d'une part à la politique dite migratoire (quelle horreur ce terme) et d'autre part à l'éloignement mère fils. Puisqu'ils se rapprochent à la fin*, l'auteur a-t-il voulu laisser entendre qu'il y avait un espoir afin que soit menée à bien une salutaire politique ? - ce n'est pas dévoiler le film, c'est typiquement la fin qui (ne) se faisait (pas) attendre.
Et cette "fin". L'auteur joue dans quelle cour ?
Et cette fin-fin avec ses plans pas bien compréhensibles pour moi, ou alors trop appuyés pour qu’il y ait réel message.
Même les images n'émettent aucune vibration.
Bref : un film qui partait avec un bon potentiel, s'y insérait de manière un peu maladroite comme dit plus haut, mais avec le mérite d'aborder diverses facettes qui méritaient toutes d'être exploitées.
Au bout du compte il donne une pincée de ceci, un autre de cela puis semble oublier qu'il avait à dire pour jouer les fourre-tout de telle manière qu'il s'endort dans une mollesse dont (je) il n'y a rien à extirper. Les auteurs ont peut-être voulu aborder trop de sujets et leurs mauvaises compressions donnent au bout du compte une cacophonie insipide (voire parfois un peu prétentieuse je le souligne à nouveau).
(indulgence pour les fautes qui doivent exister, mon orthographe est partie en quenouille)