La Dernière Chance par Solsbury
Billy Trully (Stacy Keach), ancien boxeur désireux de remonter sur le ring et de renouer avec des succès passés, rencontre le prometteur Ernie Munger (Jeff Bridges) jeune de dix-huit ans qui n'a pas encore disputé le moindre match. Persuadé du talent de celui-ci, Il lui recommande un coach qui peut lui permettre de devenir un professionnel.
Là, certains grimacent déjà : un boxeur qui va combattre de nouveau après des années d'errements ? C'est « Rocky » ! Pas vraiment.
La première scène du film a pour décor une petite chambre miteuse qui semble écraser Trully (Stacy Keach en slip à 1 dollar, on a connu plus sexy). Elle pue la solitude cette piaule, les réveils difficiles, les gueules de bois trop fréquentes. Huston s'intéresse encore une fois à des paumés, aux sans-grades, aux marginaux. Trully, qui avait sombré dans l'alcool lorsque sa femme l'a quitté, se met en ménage avec Oma (Susan Tyrell étonnante), pilier de bar à l'humeur changeante. De son coté, entrainé par Ruben (Nicholas Colasanto), Ernie aligne les défaites dans des combats de huitième zone...
Huston les filme avec tendresse, dévoilant leur humanité. Les séquences de combats sont expédiées. En revanche, il étire certaines scènes jusqu'au malaise, redonnant toute leur place aux silences, à notre difficulté à trouver les mots que l'autre attend, sans céder à l'impudeur, à l'obscène. Il donne sa chance à chacun des personnages perdus dans ses maladresses, dans ses erreurs. Jamais, il ne les juge ou ne les condamne même lorsque l'un d'eux marche et détourne la tête feignant de ne pas voir l'autre qui veut juste rompre la solitude...
PS : cela ne me semble pas évident à la relecture : certaines scènes de ce film remarquablement interprétées sont vraiment drôles...