Attiré par son exotisme (les films portugais, ça ne courre pas les rues, en tout cas pas les miennes), je me lance dans La dernière fois que j'ai vu Macao sans savoir vraiment à quoi m'attendre.
Et le choc est plutôt rude: ce qui me choque en premier ? L'absence d'acteurs, en tout cas au sens conventionnel du terme puisqu'on ne voit le visage d'aucun des personnages de l'intrigue. Et puisqu'on en parle de celle là, elle est vraiment mince l'intrigue. Rapidement: le héros est à la recherche d'un(e) ami(e), menacé(e) par une secte dont on sait peu de choses. Mais plus encore: toutes les 'actions' sont hors champ, le réalisateur ne nous laisse que les imaginer à partir de minces indices laissés ça et là, au moyen d'une succession de plans fixes, ce qui ne favorise pas la compréhension globale. Alors soit, un film qui ne se laisse pas apprivoiser facilement, qui demande un certain investissement, je ne dis pas non. Mais on sent bien que, comme son titre aurait du nous alerter, il s'agit ici avant tout d'une description, d'un témoignage. Était-ce alors nécessaire d'y rajouter un mode de narration qui ne fait que nous perdre un peu plus, nous, pauvres spectateurs, déjà en terre inconnue? Alors même que l'intrigue aurait pu permettre de donner au spectateur un fil directeur auquel se raccrocher lors de cette visite pour le moins dépaysante. Certes, cela permet de préciser une certaine ambiance, mais cela rend par le même coup l'oeuvre trop personnelle, difficile à appréhender. Dès lors, je me suis retrouvé perdu, ballotté violemment au gré des dures choix du réalisateur.
Finalement, c'est exactement ce que le titre suggère: une visite de Macao peu après le 'handover' (le retour de Macao à la Chine accordé par le Portugal). Comme si le réalisateur avait pris, pendant ses vacances, quelques plans de la ville, puis les avait mis bout à bout pour former un tout dont la cohésion ne doit qu'à un scénario ténu, et qui a lui seul devait servir de guide au nouveau venu sans repère.
Alors, certes, on est dépaysé.