(Vu au Festival Itinérances)
En 1845, un groupe de pionniers décide de s'écarter de la piste qui traverse l'Oregon, et de contourner les "Blue Mountains" sous la conduite d'un aventurier du nom de Stephen Meek.
"Meek's Cutoff", nom que l'histoire donnera à cet itinéraire-bis, s'attarde sur la traversée de ce petit groupe mené par un explorateur plus remarquable par ses dons de conteurs que pour son sens de l'orientation.
Prenant sans doute quelques libertés avec l'histoire, le film se focalise autour d'un petit nombre de protagonistes et fait le choix de l'intimisme en plaçant le spectateur au plus près du quotidien des voyageurs : lessive, vaisselle, réparation de charriot...
Il installe ainsi un rythme à la lenteur omniprésente - hypnotique souvent, soporifique parfois - qui souligne la beauté singulière de la mise en scène (format 1:1,37, éclairages naturels, travail remarquable sur le son), et des personnages, relativement éloignés des archétypes du western conventionnel.
Chargé d'allusion à la Génèse et au paradis perdu, "Meek's cutoff" ne livre que difficilement les clés qui en permettraient la lecture, abandonnant le spectateur désarçonné et incrédule à l'issue de la projection.
Aussi beau que frustrant, en somme.