Adapté d'un célèbre récit éponyme écrit par Jeanne Cordelier, ancienne prostituée, ce film de Daniel Duval (principalement acteur, mais également réalisateur d'une dizaine de films) mettant en scène une Miou-Miou au jeu parfait nous révèle le très sombre quotidien d'une prostituée d'aujourd'hui (bien que le film date de 1979, et le récit de 1976, le terme reste correct, tant ce film est imprégné de modernité).
Une jeune fille issue des milieux ouvriers, Marie (Miou-Miou), tombe amoureuse du beau et séduisant Gérard (Daniel Duval). Celui-ci s'avère être un abominable maquereau.
Œuvre résolument féministe, La Dérobade marque à jamais par son traitement froid et implacable de la condition des victimes du système prostitutionnel. La violence atroce du proxénétisme est ici pointée du doigt, véritable dépendance orchestrée, incarnée principalement par le personnage du mac de l'héroïne. Mais cette dernière se battra jusqu'au bout, et l'on ne peut que saluer le courage de ce personnage principal ainsi que celui d'un tel film, audacieux aussi bien sur le fond que sur la forme.
(critique parue sur le site du mensuel liégeois "Le Poiscaille", décembre 2011; voir www.lepoiscaille.be)
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