Dans la banlieue de Lille, deux jeunes hommes d'origine maghrébine font face à la difficulté de s'intégrer dans la société. L'un, diplômé, n'arrive pas à trouver de travail à cause de son nom, et l'ainé n'arrive pas à faire accepter auprès de sa famille sa fiancée française. C'est alors que va arriver un Imam charismatique qui va prôner un Islam radical et va vouloir rallier à sa cause le plus jeune des frères ainsi que deux de ses amis dans un sombre projet.


Bien que sorti en 2012, le film se veut malheureusement prophétique sur des affaires qui vont bouleverser la France, comme Merah ou les attentats de 2015. C'est l'histoire de dés-intégration de personnes qui ne croient plus en rien, qui se sentent rejetés, et que l'arrivée de cet Imam est pour eux comme une bouée de sauvetage, mais qui va mener malheureusement au pire. Philippe Faucon filme comme souvent cette famille en dislocation, le père étant hospitalisé, dans un style documentaire qui renvoie aussi à Samia, sorti en 2001, et qui parlait aussi de l'ascendant des enfants sur les parents, en l'occurrence une mère en plein désarroi.


A ce titre, il faut saluer le performance de Rashid Debbouze, le frère cadet de Jamel, que je trouve par moments flippant pour sa première apparition à l'écran. Il a en lui cette noirceur, qui est aussi dû le résultat d'échecs, dans la recherche du travail en particulier. Je suis également touché par Kamel Laadaili, dont sa future épouse est française, ce qui contrarie fortement sa mère alors que lui ne voit pas le mal.

Mais d'une manière générale, je trouve le film par moments vraiment flippant, notamment sur toute la partie recrutement entre guillemets de l'Imam vers une cellule salafiste qui va conduire au pire, avec un final tétanisant, et qui rappelle de mauvais souvenirs. C'est montré comme un travail de manipulation en jouant sur la faiblesse des gens, ainsi que sur le charisme que l'acteur dégage (excellent Yassine Azzouz) pour les rallier à sa cause, destructrice.


Le film est très fort, sec, court, mais je ne le reverrais pas de sitôt, tant il fait froid dans le dos.

Boubakar
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le 17 mars 2023

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