La dolce Vita est une satire cinglante du monde moderne qui dépeint la décadence de l’Italie contemporaine. La narration est une suite de nuits et d’aubes, de hauts et de bas.
Le film passe d’une scène extravagante à une autre, suivant Marcello, un journaliste un peu perdu qui vagabonde d’une scène à l’autre, ne sachant pas quoi faire de sa vie. En quête de sens dans la haute société, on suit Marcello à travers des scènes de dépravation, à la recherche d’histoires et de femmes, dans des boîtes de nuit souterraines, un parking d'hôpital, chez des prostituées ou dans une crypte ancienne. Il rencontre de nombreux personnages intéressants sur son chemin: des aristocrates, des stars de cinéma… chacun représentant une facette de la société italienne. Pour ces gens, “la belle vie” , c’est vivre sans but ni accomplissement. Ils consacrent leur vie à impressionner les autres, même si ceux-ci n’en valent pas la peine à leurs yeux.
Alors Marcello reste en retrait et observe. Il participe sans que ça ne le rende plus heureux, il s’y adonne mais n’en tire aucun plaisir. Il est confronté à sa propre mortalité et dépérit un peu plus chaque jour. Il se lève le lendemain complètement déconnecté du monde réel. Le seul moment où il semble se rapprocher au plus près du vrai bonheur, c’est lorsqu’il rencontre l’actrice Sylvia (jouée par Anita Ekberg, rendue célèbre par la scène de la Fontaine de Trevi). Mais même là, ce n’est pas tant de la joie qu’une descente dans la folie. Bien sûr, il apprécie la décadence à laquelle il prend part (la plupart du temps), mais celle-ci le laisse vide. Et pourtant, chaque fois qu’il a la possibilité de donner du sens à sa vie (par exemple en se mariant, en écrivant enfin son roman, etc), quelque chose de presque surnaturel vient le distraire
La dernière scène, où Marcello tourne ses paumes de main vers le ciel, nous montre qu'il a cédé. Il a toujours été l'un de ceux qui perçoivent la trivialité de ce mode de vie, et pourtant il convoitait celui-ci. Malgré tout, il a toujours senti qu’il était au dessus, un intellectuel qui pourrait être porté aux nues grâce à son esprit plutôt que par son habileté à se fondre dans une foule et à en parler comme un vulgaire paparazo.
A la fin, il abandonne. C'est la triste réalisation qu’une existence vide de sens, seulement faite de joies chimériques, l’a emporté. Et plus important encore, il a abandonné le rêve d’être un auteur éminent et respecté.
Je ne sais pas si c’est ce qu’a voulu exprimer Federico mais il me semble qu’on peut l’interpréter de cette manière: rien de ce qui nous était cher avant (le mariage, la foi et surtout Dieu) n’a de valeur dans notre monde moderne.