"J'ai tué ma femme, prouvez-le !" Cette phrase choc - sonnant comme un défi - que Ted Crawford (A.Hopkins) assène à son interlocuteur, un certain Willy Beachum (Ryan Gosling), un ambitieux jeune procureur, va être la pierre angulaire d'un thriller à tiroirs réalisé par Gregory Hoblit. Coutumier du fait, le cinéaste de "Peur Primale" et "Le Témoin du Mal", sait bousculer son auditoire. Ici, pourtant, le suspense est tué dans l'œuf en nous dévoilant le meurtre (ou plutôt la tentative de meurtre) dès les premières minutes du long-métrage à la façon d'un épisode de l'iconique "Columbo". Ainsi, le spectateur médusé sera le témoin d'un crime passionnel, lorsque Théodore "Ted" Crawford (Hopkins), homme d'affaires richissime et collectionneur d'arts décide de loger une balle dans la tête de Jennifer (Embeth Davidtz), sa jeune épouse. Le mari jaloux soupçonnant à raison un adultère vient de commettre l'irréparable. En effet, Jennifer gît sur le sol de l'immense demeure, plongée dans un coma profond avec une balle dans le crâne ! Pour ne rien arranger, l’amant en question, n’est autre que l’enquêteur de la police, un certain Ted “Bob” Nunally (Billy Burke). S’ensuit un jeu du chat et de la souris tendu. Crawford, le vieux briscard cynique, fait face à Beachum (la version rajeunie du Richard Gere de “Peur Primale”), l’arriviste qui veut absolument se faire les dents sur une affaire comme celle-ci. Pour Willy Beachum, le procès est d’ors et déjà plié. À la surprise générale, Ted Crawford souhaite - comme la constitution le lui permet - d'être son propre avocat. À cet instant précis, le spectateur embarque dans un grand huit à suspense tant les rebondissements sont légion dans ce thriller aux relents hitchcockiens… Un pur régal !