La Famille Tenenbaum par Kroakkroqgar
A la différence des derniers films de Wes Anderson, ‘The Royal Tenenbaums’ ne profitait pas encore de toute la méticulosité du réalisateur en matière de mise en scène. Pourtant, et c’en est d’ailleurs peut-être la raison, ‘The Royal Tenenbaums’ est une réussie à la poésie poignante.
Le réalisateur excelle en effet dans l’écriture de ses personnages, et la galerie de portraits à l’écran lui offre un terreau fertile pour laisser libre cours à son imagination un peu loufoque. Mieux, un saut dans le temps de 20 ans lui permet de multiplier les portraits : les enfants prodiges bien vite désabusés, le père sûr de lui regrettant sa solitude. En outre, Wes Anderson a su s’entourer d’acteurs aussi éclectiques que les membres de la famille Tenenbaum, mais tous aussi bons les uns que les autres : Gene Hackman, Gwyneth Paltrow (totalement sexy sans décrocher un seul sourire), Luke Wilson (touchant au point de nous faire oublier toutes ses comédies), Ben Stiller, Bill Murray. Non seulement, on s’attache affreusement vite à ces personnages, mais le récit s’attachera à dépeindre leurs relations avec brio.
En effet, ‘The Royal Tenenbaums’ repose sur un scénario superbe. Romances aux sentiments presque palpables, dépressions poignantes, regrets, sens de la famille, le tout relevé d’un brin de folie : les ingrédients sont connus, mais l’alchimie reste inexplicable. Wes Anderson se fait poète, et ballote nos émotions avec une douceur infinie. Cerises sur le gâteau : le montage étonnant, la mise en scène déjà sympathique et surtout la bande-originale excellente (notamment un instrumental judicieux de « Hey Jude » en introduction).
Une perle de poésie cinématographique.