Il était une fois dans la cour royale d’Angleterre une reine et sa cour.
Dans cette cour, les loisirs étaient nombreux : courses de canards, courses de « lobster », batailles d’agrumes sur cible humaine, danse excentrique sur tapis d’échiquiers, que de réjouissances pour se distraire.
Dans ce quotidien fort animé, le loisir le plus vibrant, le plus noble, reste l’exercice du pouvoir. Quand est-il de ce pouvoir, quand la reine demeure plus que jamais, déprimée, névrosée et parfois déchaînée ?
Point de roi pour la reine mais son meilleur atout : Sarah sa favorite. La favorite qui de son statut tient les rênes du royaume et laisse la reine s’occuper de ses charmants petits lapins. Finalement, malgré cette situation de déséquilibre, tout semble aller pour le meilleur des mondes.
Jusqu’à l’arrivée d’Abigail.
Revenant de loin et « tombée de haut » à son arrivée, Abigail saisit rapidement la carte à jouer : la lutte du pouvoir passe par la lutte du cœur. A elle de faire preuve d’audace pour toucher « à pique » la reine de cœur, laisser sur « le carreau » Sarah et prendre sa place favorite.
Dans ce jeu, tout pique : dialogues incisifs, ton sarcastique et si ce n’était que ça… car ça se pousse, ça tombe, ça se gifle, ça se frappe, non vraiment dans les coulisses de la cour royale, tout les coups son permis (pour notre grand plaisir). Le trio féminin brille avec éclat, dans cette lutte piquante, puerile, dont l’échec du royaume ne tient qu’à un fil.
Sur une musique grinçante et une ambiance d’époque excentriquo-soignée, le réalisateur nous offre des effets de caméra 180°, comme si l’on observerait ce petit monde depuis une diabolique boule de cristal.
En sommes, ce petit conte selon Yorkos Lanthimos n’est-il pas « merveilleux »?