"La femme au portrait" est sans doute le plus hitchcockien des films de Fritz Lang, mais témoigne à chaque instant du génie du cinéaste allemand exilé aux Etats-Unis : les cadrages, les clairs-obscurs, la façon d'introduire la paire de ciseaux fatale, de faire naître la tension avec de simples plans d'objets, tout témoigne ici d'un Art extrêmement élevé de la mise en scène. Si l'on peut regretter le choix languien de présenter l'infernal engrenage de l'histoire comme un rêve, on comprend son désir de faire un pied de nez au "destin implacable" où s'enlisent les personnages habituels du Film Noir, et de confronter le criminologue au vertige de ses fantasmes et de sa culpabilité. [Critique écrite en 1993]