Nami est envoyée en prison après avoir été trahie par un policier qu'elle aimait et qui s'est servie d'elle. Elle va tout faire pour s'évader de prison et assouvir sa vengeance...
La femme scorpion rentre dans la catégorie des films women in prison (WIP) avec tout ce que cela comporte comme séquences croustillantes et malsaines...mais pas que.
La femme scorpion réalisé par Shunya Ito en 1972 est un thriller japonais féministe qui met en exergue la lutte contre le machisme et l'oppression des femmes par les hommes, phénomène très ancré dans la culture japonaise. Nami, l'héroine a été utilisée par des hommes pour arriver à leurs fins, puis sacrifiée sur l'autel de leurs carrières. Nami ne va pas l'accepter et se venger.
45 ans après sa sortie, "la femme scorpion" conserve un charme que certains trouveront peut être désuet, servi par une actrice ravissante et charismatique plutôt "taiseuse" mais qui ne perd jamais sa cible de vue. Pour l'interpréter, la chanteuse et actrice Meiko Kaji devenue une icône dans son pays et qui interprète également avec brio le générique du film, Urami Bushi. L'actrice a une présence et une classe impressionnante. Coté réalisation, c'est sobre et punchy mais sans excès, on est pas si éloigné d'un polar de K.Fukasaku des années 70.
Le film fera l'objet de plusieurs suites (9), Meiko Kaji en interprètera 4 dont La tannière de la bête.
Un remake intitulé Sasori sera même réalisé en 2008.
L'actrice est également célèbre pour avoir interprété l'héroine vengeresse de Lady Snowblood dans le genre Chambara and revenge sorti en 1973.
Pour la petite histoire, Quentin Tarantino, grand amateur de cinéma bis japonais, a insufflé dans son diptyque Kill Bill beaucoup d'emprunts à cet univers cinématographique japonais dont le morceau Urami Bushi .
A l'image d'un cinema transgressif en rupture avec l'hypocrisie de la société policée du soleil levant, La femme scorpion constitue un des fleurons cinématographiques du genre.
Ma note: 8/10