L'amant et la femme fatale unis pour faire disparaître un mari gênant (et souvent très riche) ? Un thème ultra-classique, ayant donné quelques chefs-d'œuvre, notamment « Le Facteur sonne toujours deux fois » et l'immense « Assurance sur la mort ». La mise en scène est alors essentielle pour la réussite du projet, et avec Lawrence Kasdan, nul doute qu'ici, le compte y est.
Chaleur torride, ambiance suffocante, personnages parfois poisseux, musique lancinante (et un peu omniprésente) de John Barry... Pas de doute, nous sommes dans la plus pure tradition du Film noir, où le scénariste de « L'Empire contre-attaque » se laisse aller à une grande sensualité tout en s'appuyant sur un récit fort bien construit, où l'on suit presque avec délice le piège se resserrer sur notre héros tant celui-ci a été pensé avec habileté.
En même temps, comment en « vouloir » à William Hurt (très bon) tant Kathleen Turner est sublime, pouvant effectivement faire perdre la tête à tout homme croisant son chemin. Quelques bons seconds rôles (Ted Danson, Mickey Rourke, notamment) et ce sentiment de fatalité complètent la très belle impression d'ensemble, à l'image d'un dénouement aussi inévitable que réussi.
Pas de doute, l'héritier « moderne » de James Cain s'appelait Lawrence Kasdan, et si la suite de sa carrière ne sera pas à la hauteur (oui, quoi, « Dreamcatcher » ?? Connais pas), ce premier film reste un coup de maître, un modèle du genre.