C'est une histoire de désir. De ce jeune homme dévoré par le désir, inassouvi, qu'il a pour la belle Deanie/ Natalie Wood. De cette jeune femme qui aimerait tant céder à la passion qu'elle a pour Bud / Warren Beatty. Mais à l'époque, en 1928, ce ne sont pas des choses qui se font pour les jeunes filles bien élevées, pas avant le mariage.

Alors c'est aussi une histoire de société, de cette société qui tenait ses enfants dans un carcan bien serré, de cette société qui n'avait pas osé se rebeller contre ses parents et qui se retrouve hébétée à contempler leurs enfants se laisser tenter par un chemin qui leur parait hors norme.

C'est donc également une histoire d'éducation, de parents qui aiment leurs enfants, et les aiment comme on les a aimé, eux, les éduquent comme ils ont été éduqués. Ils se sacrifient pour eux, leur tracent un chemin tout prêt, veulent absolument tout gérer de leur vie.

C'est encore une histoire de maturité, de ces deux jeunes amants qui doivent trouver leur place dans la société, qui doivent peser sans cesse le pour et le contre de la passion, du bonheur.. "Je n'ai pas l'habitude de penser au bonheur."...

C'est filmé par Elia Kazan, qui sublime ses acteurs, un Warren Beatty tout en doutes et en regrets, une magnifique Natalie Wood, chenille qui deviendra papillon, jeune fille qui se fera femme, jolie marionnette qui prendra le contrôle de sa vie.

Elle parcourt le film avec une grâce et une fragilité tout à fait touchante, et s'offre des scènes d'une détresse bouleversante.

A voir.
EIA

Écrit par

Critique lue 869 fois

17
8

D'autres avis sur La Fièvre dans le sang

La Fièvre dans le sang
Mr_Jones
9

Magistral !

Elia Kazan est un des rares réalisateurs qui traitent avec autant de force et de justesse des rapports humains. Ici, le thème principal sont les pulsions sexuelles adolescentes. L'histoire se passant...

le 9 juil. 2011

27 j'aime

3

La Fièvre dans le sang
Sergent_Pepper
9

Ce mature rejet du désir

On a coutume de situer la naissance de l’adolescence au cinéma avec La Fureur de vivre en 1955, où James Dean partageait l’affiche avec Nathalie Wood. La même année, il interprétait un autre écorché...

le 10 juil. 2019

26 j'aime

1

La Fièvre dans le sang
Ugly
7

la Splendeur dans l'herbe

J'étais persuadé que ce film était tiré d'un roman américain, mais il n'en est rien, c'est un scénario fort et complexe qui permet à Elia Kazan de signer un de ses plus beaux films. Bon d'accord,...

Par

le 29 oct. 2021

25 j'aime

11

Du même critique

Noé
EIA
6

4,5,6 ? Flou mystique

Au sortir du cinéma, s'il est une chose évidente, c'est que Noé ne laisse pas indifférent. La salle, comble, se déverse sur le trottoir sous les rires moqueurs et les oh! admiratifs, on donne son...

Par

le 13 avr. 2014

80 j'aime

48

Nostalghia
EIA
10

PS : I love you

Tellement de choses à dire de ce film.. D'abord, la honte de n'avoir jamais vu un film de Tarkovski avant ça, celle même de ne jamais en avoir entendu parler avant de passer mon temps sur Sens...

Par

le 25 juil. 2013

65 j'aime

15

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur
EIA
10

"Viens au pays des Schtroumpfs, ou tout est merveilleux..."

Aujourd'hui j'ai mis deux dix. Soit quelqu'un a réussi (très discrètement) à m'administrer des petites pilules qui font voir la vie en rose, soit je suis une sacrée veinarde. J'ai toujours cru en ma...

Par

le 2 août 2014

60 j'aime

11