144eme film de l'année et découverte entre potes de ce film russe aperçu au Festival de Cannes, attention il n'est pas forcément facile d'accès et pour tout le monde.
Affaibli par une forte fièvre, Petrov est entraîné par son ami Igor dans une longue déambulation alcoolisée, à la lisière entre le rêve et la réalité. Progressivement, les souvenirs d'enfance de Petrov ressurgissent et se confondent avec le présent…
Ne connaissant rien de ce film, à peine son nom et encore moins son synopsis, on peut dire que j'ai entrainé mes potes et moi-même dans une aventure totalement inconnue qui soyons honnête détonne provoquant pour un certain nombre un profond rejet tant il est difficile pendant très longtemps de savoir où veut aller le réalisateur. L'un de mes potes (celui regardant exclusivement ou presque du film grand public) est parti au bout de 10 mins à tout casser^^
Je pense que regarder rien que le synopsis peut aider et encore, le film durant 2h40, en russe, avec une narration éclatée naviguant entre le passé, présent, le réel et le surréaliste avec parfois une prise de vue -selon certains de mes amis- qui peut donner la nausée dû au mouvement incessant par moment de la caméra et de la colorimétrie particulière -toujours selon eux.
Ce métrage est un véritable OVNI dont l'objectif est de rester accrocher, c'est simple, même au bout de 2h de métrage, on ne sait toujours pas vraiment ce qu'il se passe à l'écran et je peux vous dire que le temps parait très long (sentiment renforcé notamment quand tu vois du coin de l'œil tes potes commencer à flancher sérieusement^^) , le réalisateur poussant son délire d'expérimentation, d'audace dirons nous ou de folie jusqu'au bout de son récit avec un rythme effréné, les séquences s'enchainant sans pause et sans lien apparent.
Les personnages tous plus loufoques/cartoonesques se suivent dans des situations de plus en plus délirantes mêlant à la fois, le vulgaire, dérangeants/malaisants voire malsain, pitoyable ou pathétique avec un dénonciation politique de fond.
C'est très dense et compliqué à suivre. Bien entendu, la quasi totalité des protagonistes sont antipathiques à la limite du connard écervelé imbibé d'alcool. Le casting est totalement investi dans le projet et capte très bien la folie ambiante du récit.
Au niveau visuel, au niveau de la photographie tout est essayé que ce soit au niveau du format, de l'étalonnage, de la colorimétrie (noir et blanc, hyper-saturation, couleur fluo,..) et tous les plans intérieurs ou extérieurs sont faits (y'a du zénithal, panoramique, gros plan, insert, contre plongée/ plongée, du traveling, de la grue/ drone, bref tout tout tout). Le montage a une cohérence propre à l'histoire bordélique imaginée par l'auteur donc en soi, c'est très bien.
Les décors respirant l'ex-URSS miséreux, désenchanté et ultra prolétaire sans aucun espoir ni rêve possible me conforte dans l'idée qu'il serait IMPENSABLE pour moi de vivre là-bas
La partie sonore est à l'image de la partie visuelle, très très particulière mais complétement dans le thème.
Au final, c'est un film expérience peu facile d'accès volontairement foutraque dont le visionnage s'avère une épreuve due à une longueur excessivement longue, des visuels, de l'histoire ou encore des personnages antipathiques emplis d'un sentiment profond de désespoir mêlant bien évidemment des notions très crispantes pour pas dire plus (**xénophobies, racismes, misoginie, anti-vieux, pédophilie, anti-jeune, anti pauvre, anti-riche, anti gay, anti-rajouter la mouvance qui vous plaira).**
Bref, je n'ai pas passé un bon moment devant mais je ne peux qu'admettre qu'il y a une vraie proposition artistique derrière cohérente tant dans le fond que la forme à la vision de l'artiste.
J'ai mis au départ un 6 pour mettre un 5.5 mais plus j'écris ses lignes plus je me dis qu'un 5 est déjà amplement suffisant car je regrette personnellement d'avoir embrigader mes potes devant un proposition si clivante et singulière dont je n'ai véritable apprécié que l'intention.
A éviter à tout prix si vous souhaitez faire découvrir à quelqu'un qui n'a pas l'habitude de regarder autre chose que des choses grand public et en VF, c'est bien trop radical pour être apprécier en première découverte. Bref, grave erreur de ma part.
Pour les initiés seulement (ceux ayant apprécié Last Word de Jonathan Nossiter peuvent apprécier le métrage, je pense)