Je retiens essentiellement cette envie "fiévreuse" d'innover, de bousculer le langage du cinéma. Après, la sensibilité semble assez épaisse, brutale. Des idées un peu vulgaires par moment, plus gores que fantasmagoriques dans la représentation. La névrose russe, est perceptible dans sa densité (xénophobie, individualisme, effondrement du sacré, violence...), mais pas très finement exposée. Et le télescopage des dimensions (ou époques), ne me semble pas très bien écrit. Mal senti la teneur de ce retour vers l'enfance (à moins que ma concentration ait failli ?!). Modernité de la mise en scène. Beaucoup aimé certaines idées en revanche: même séquence du passé dédoublée (point de vue différent), ambiguïté posée par le regard de Petrov que l'on aperçoit derrière la fenêtre de sa chambre réduite à miniature (autre dimension que le rêve ?), le paysage en papier illustré, traversé, et donnant sur la rue, après le baiser homosexuel, nudité passagère d'un personnage dans les rêves,...
Très ambitieux, j'applaudie, mais manque un peu de psychologie pour alimenter l'objet.
Il semblerait que le roman "Les Petrov, la grippe" ait des connections avec l'univers surréaliste, psychique, absurde et grotesque de Iouri Mamleiev ("La dernière comédie", "Les couloirs du temps").