Le silence est significatif. Le silence est interrogé, curieux de par sa capacité à ne pas verbaliser ; le silence de la jeune fille fait naître des frustrations au sein des spectateurs. Accusée de se taire puisque "choquée" par ce qu'elle aurait fait, Lise est passée aux moulinettes psychologisantes par l'avocat général. A plusieurs reprises Lise décide de se taire. En effet, ce film réussit à créer chez le spectateur une sorte de parcours Doute-Recherche-Détachement. Après avoir douté (qui a tué Flora ?) puis écouter les indices donnés par le tribunal, cette étape de recherche aboutit à une réflexion uniquement basée sur le jugement puisque les preuves n'existent pas. L'attitude de Lise, son "je ne sais pas" et "je l'ai fait parce que j'en avais envie, c'est tout" sont un remède face aux vagabondages judico-imaginaires des professionnels de la justice. Se défendre quand on a rien fait, se défendre sans preuve, participer à un procès qui ne tient qu'aux jugements des autres, Lise répond à toutes ces questions par le détachement ultime là où personne ne l'attendait.