Dans un petit village sicilien côtier, Assunta, pulpeuse et innocente beauté, est "abusée" par Vicenzo, bellâtre mufle ettestotéroné, pratiquement à l'insu de son plein de gré, dans une bergerie désaffectée. Déshonorée, elle doit venger le sang par le sang, et assassiner le don Juan, émigré en Angleterre.
Cette sympathique comédie de mœurs est un divertissement agréable, mais assez inégal. Le rythme soutenu, permet d'accrocher tout du long, malgré une intrigue un brin décousue, qui oscille toujours à la limite de la comédie de sketches. Comédie de sketches qui fît le bonheur du cinéma italien, avec entre autres "Une poule, un train et des montres", qui ressort cette semaine, ou encore "Signore e signori, buenanotte", avec Marcello Mastroianni, Vittorio Gassman, et, parmi les réalisateurs de cette œuvre collégiale, Ettore Scola.
Les habitudes sexuelles siciliennes, déjà mis à jour par l'enquête de Pasolini, sont ici prétexte à broder une série de péripéties féminisantes, et souvent fort drôles. Les crimes d'honneur, sujet a priori assez sombre, est traité par Monicelli de manière alerte et légère. De plus, l'immersion d'Assunta dans la société anglaise, et son assimilation finale, offre de nombreuses scènes amusantes, quoique parfois un peu convenues, ou prévisibles.
Pour achever d'en faire un très bon moment, Monica Vitti est épatante, montrant un réel talent pour la comédie, alternant mutinerie et sévérité avec une égale réussite. Elle semble prendre un réel plaisir à jouer. Et nous en prenons autant à la regarder évoluer.