Je ne connaissais pas ce film d'Albicoco réalisé en 1961 mais comme j'aime beaucoup Balzac, et notamment cette trilogie "Histoire des Treize" dont "la fille aux yeux d'or" est le 3ème volet, j'ai vivement été intéressé par en acquérir le DVD bien remastérisé.
L'histoire est transposée de l'époque de la Restauration aux années 1960. La vie mondaine des salons aristocratiques est transposée dans le monde ultra artificiel de la mode. L'idée est intelligente et a surpris et intrigué le vieux lecteur que je suis.
Mais si, à mes yeux, les salons de la restauration pouvaient représenter quelque chose d'autant plus artificiel que le pouvoir royal ne s'appuyait que sur une aristocratie qui en avait pris plein le museau et dont la légitimité était plutôt chancelante, alors la transposition vers le monde de la mode me semble très pertinent ; en effet, quel autre monde est plus artificiel que celui-là ?
Il me semble que l'histoire cruelle de Balzac apparaît plus romantique alors que l'action modernisée du film est plus cynique, plus speed, plus tranchée.
Mais comme je dis souvent, la transposition à l'écran donne une profondeur aux personnages du fait de l'interprétation faite par le scénariste et de la vision qu'en a le réalisateur. Dans notre cas, Albicoco n'a pas trahi l'esprit du livre, ce qui est l'essentiel et permet d'établir une liaison entre le roman et le film ; ici, le changement d'époque et de milieu rend l'exercice un peu plus complexe : cela signifie juste qu'il me faudra relire le roman et revoir le film.
En termes de casting, je ne voudrais pas passer à côté de Marie Laforêt qui, avec ses beaux yeux et son allure toujours un peu fragile comme sa voix, était l'actrice ad hoc et d'ailleurs, elle remplit bien le rôle…