Je ne sais pas comment partager ce que je ressens face à cet (horrible) film alors je fais appel à votre imagination. Imaginez une fille, télécommande à la main, les yeux écarquillés et avec des haut-le-cœur devant le jeu insipide des acteurs, la niaiserie de certaines scènes et la photographie parfois douteuse. Voyez là on a déjà atteint un bon niveau. Maintenant imaginez-vous que face à certains dialogues, on fait pause. On hallucine en se demandant si on est sûr d’avoir bien entendu. On revient en arrière. On a bien entendu. On fait une compil des dialogues et scènes valant leur pesant de cacahuètes :
Elle : « Non ne pars pas ! Si il le faut je me marie avec toi mais pitié partons d’ici ».
Lui : « Se marier ? Mais on n’a même pas couché ensemble ! Mais tu es mon amour. Partons ! Mais avant j’appelle maman ! »
(Je sais, je commence fort)
Maman : « Oh ma merveilleuse fille ! Quelle surprise ! »
(Précision qui a son importance : mère et fille vivent ensemble. Elles se sont croisées le soir avant d’aller se coucher et le matin entre deux tartines.)
Paul Godins, alias fils à papa pété de thunes et insupportable, obtient absolument tout ce qu’il veut. Alors quand Gabrielle Deneige (Ludivine Sagnier) refuse de le donner un baiser, ça le frustre le petit. Alors il l’étrangle. Sous une porte cochère. Et comme il se rend compte que ce n’est pas très romantique, le lendemain il se ramène avec un bouquet au travail de sa chère et tendre. Attention dialogue ! :
Lui : « tu me pardonnes »
Elle : (elle sourit l’autre conne) « oui »
Lui : « je t’aime tu sais »
Elle : « moi aussi je t’aime bien »
Je voudrais que nous allions au-delà de la stupidité abyssale de ces répliques digne d’être dans un épisode de Plus Belle la Vie et analysons cette scène. Ce type est à deux doigts de la tuer (Dieu Merci son domestique chargé de surveiller ses faits et gestes finit par le retenir) et ça ne l’a traumatise pas plus que ça.
Réalisme : Expression fidèle et franche de la réalité.
Autant pour moi.
Ludivine Sagnier en sous-vêtement et à quatre pattes avec des plumes de paon accroché au fondement qui se pavane devant François Berléand. Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir.
Lui n°2 (oui parce qu’elle a deux hommes dans sa vie, d’où la fille coupée en deux toussa toussa) : « Tu ne m’aimes plus ? »
Elle : « Non. Mais je n’aimerais jamais un autre que toi. »
Elle : « En ce moment je t’aime Charles ».
En ce moment ? Et après, tu aimes qui ? Sa mère ?
Lui : « Tu penses encore à lui ? »
Elle : « A qui ? »
Lui : « Gabrielle… »
Elle : « … »
Lui : « Tu me pardonnes ? »
Elle : « je te pardonnes »
Fellation
Lui : « qui t’a appris à faire ça ? Non finalement je ne veux pas savoir ».
Il se mord le poing.
Une quichasse et un bipolaire sont sur un bateau…
Lui : « Gabrielle, dis-moi la vérité. Devant combien de ces copains et copines Charles t’a regardé te faire sauter ? »
Elle : « Tu ne comprendrais pas »
Trois fois de suite, il m’a fallu faire un retour en arrière pour être sûre.
Devant ses copains et copines ?! Afficionada de la partouze la petite !
« Ah bah y’avais Cécile, Françoise, Bernard, Raymond et Didier on s’est fait deux trois-turlutes et levrettes. Puis on s’est fouetté avec une tranche de jambon cru. Bonne petite soirée ! »
Elle : « Mais pourquoi tu m’a épousé Paul ? »
Lui : « Mais pour ton cul ! »
Clair, net, précis. Honnête le garçon. On peut lui reconnaitre ça.
On pourrait encore en faire des pages et des pages.
Mais je vais m’arrêter sur cette pépite, ce petit condensé de franchise parce qu’on en viendrait presque à regretter de ne pas être à la place du magicien qui la tronçonne en deux …