Une indigestion de stéréotypes.
On pourrait s'amuser à relever toutes les situations convenues que ce film met en scène. A vrai dire, cette "fille coupée en deux" ( pas terrible, le titre ! ) n'est, pour une bonne part, qu'une succession de clichés, facilité dans laquelle sombre de temps à autres Chabrol quand il élabore ses scénarios à la "paresseuse".
Du début à la fin, une quasi-permanente impression de "déjà-vu" enlève beaucoup d'intérêt à cette histoire. Quelques exemples : l'écrivain en panne d'inspiration mais séduisant et séducteur ; le directeur de programme virtuose de la promotion canapé ; la famille bourgeoise enfermée dans ses préjugés, volontiers oisive, hypocrite et quelque peu malhonnête ; le jeune homme passablement fêlé mais obsédé par un traumatisme remontant à l'enfance, et, bien évidemment, sous la haute protection d'une justice corrompue au service des vilains notables de province ; n'oublions pas l'homme d'église pédophile, le crime passionnel et les inévitables et nombreuses scènes autour d'une table en famille ou au restaurant, péché mignon d'un Chabrol que l'on sait gourmand de ce genre de séquences.. On frôle l'indigestion de stéréotypes, bien pensants, comme il se doit !
Et puis, quelle platitude dans la mise en scène ! Ce film aurait pu être réalisé par n'importe qui...
Quel gâchis, quand on a une telle palette d' excellents acteurs, et particulièrement la lumineuse Ludivine Sagnier!
En outre, un scénario moins paresseux aurait pu exploiter de manière plus intéressante les relations entre les personnages, en particulier celles entre les deux rivaux.
Enfin, comment ose-t-on nous infliger une post-synchronisation aussi calamiteuse : on croirait ce film tourné en langue étrangère et mal doublé. Ce qui serait tout juste tolérable pour un téléfilm, mais les très grands écrans des "complexes" ne pardonnent pas ce genre de défaut