Si Groland avait fait une parodie des films des frères Dardenne, ca ressemblerait à cette Fille Inconnue. Sauf qu'à Groland, les scetchs durent 2 minutes. Là ça dure 1h40. Autant prévenir, cette heure quarante vous en paraitra 5 tant le chemin de croix est fastidieux.
Que dire si ce n'est que le cinéma des Dardenne tient sur des détails qui font parfois de belles réussites. Dans leur dernier film, rien de fonctionne, tout est raté. A commencer par le scénario, tout simplement invraisemblable, peuplé de personnages qui réagissent un peu n'importe comment. Ou ces longues scènes explicatives pour surligner les choses là où les non dits aurait été préférables. Impossible de rentrer dans cette histoire lorsqu'on a vite compris qu'on a affaire à un navet pur et simple, même pas digne de passer sur M6 un lundi après-midi.
Les dialogues de type :
"Il faut que tu parles à la police.
- Non
- Si tu dois leur parler
- Non je veux pas
- Si il le faut
- Bon d'accord."
Ca n'amène strictement rien à la scène, aucune tension, aucun enjeu rien. Et puis le fameux "Je me réjouis" de la medecin à son interlocuteur téléphonique au début. Même pas "Je m'réjouis", non, "Je me réjouis". Qui parle comme ça au téléphone dans la vraie vie ? Et ce n'est pas sauvé par des acteurs qui récitent leur texte comme des robots.
Pour en rajouter une couche, les Dardenne place leur action dans les lieux les plus laids de Liège, les intérieurs varient entre cabinet médical froid, cyber café du coin, commissariat et caravane, et ce sera chantier et route périphérique pour les extérieurs. Les pauvres personnages sont habillés chez emmaus, ils semblent tous sortir d'une autre époque, comme si une médecin n'avait pas les moyens de se payer autre chose que cet affreux manteau (ah ce manteau... ce manteau!). Les Dardenne ont voulu faire du "réel" sauf que leur réalité s'est arrêté il y a 20 ans.
Avec ce film, les Dardenne arrive à rendre la réalité plus moche qu'elle ne l'est. Heureusement, les Inrocks et Telerama seront toujours là pour les soutenir même lorsqu'ils nous pondent une daube pareille. Cette année, si on veut du cinéma social, on préférera Ken Loach.