La ressortie, dans une copie absolument superbe en combo blu-ray/DVD chez Sidonis Calysta, de La fille qui en savait trop permet de réévaluer ce film et de constater que nous avons affaire à un véritable chef-d’œuvre, un des plus beaux films du réalisateur.
Le film pose, tout le monde le sait, les premières bases du genre « Giallo ». Mais Bava mêle ici, particulièrement brillamment, la comédie, le polar, le thriller Hitchcockien (le titre du film est évidemment un clin d’œil au film d’Hitchcock L’homme qui en savait trop) et l’aspect psychanalytique qui peut parfois nous faire douter des mésaventures qui arrivent à l’héroïne. La photo noir et blanc est absolument superbe et Bava filme souvent les mêmes lieux à Rome, de jour dans une lumière baignée de soleil, de nuit où l’obscurité les transforme en lieux fantastiques et inquiétants ; par ses cadrages et ses mouvements de caméra il manifeste un incroyable sens de l’insolite.
Enfin, on sait l’influence de Bava sur quantité de cinéastes. Elle est particulièrement évidente ici en ce qui concerne la manière dont Dario Argento filme les monuments dans certains de ses films, Profondo Rosso et Suspiria notamment.