J'ai beau trouver parfois le cinéma de Julien Duvivier un peu surfait, difficile ici de sous-estimer la qualité exceptionnelle de ce grand film sombre et plutôt désespéré, même si le réalisateur a l'intelligence de l'adoucir à travers plusieurs éléments du récit. C'est simple : l'œuvre a beau aborder beaucoup de sujets, elle le fait avec tellement d'aisance, d'intelligence, de subtilité que tous sont traités avec maestria, en premier lieu bien sûr la vieillesse et le théâtre.
Il faut dire que sous la plume de Charles Spaak, le scénario apparaît rapidement comme une pure merveille où quasiment chaque réplique est éblouissante, tandis que l'interprétation est tout simplement magistrale, de Victor Francen à Louis Jouvet et surtout Michel Simon, extraordinaire. Cela pourrait être moche et pesant, c'est constamment sensible et souvent terriblement émouvant. On pourrait continuer ainsi pendant des heures à étudier chaque point du film, mais autant aller à l'essentiel : « La Fin du jour » est de ces œuvres puissantes et majestueuses faisant toute la grandeur du cinéma français de l'époque, et un titre à (re)découvrir de toute urgence.