En adaptant le best-seller de John Grisham (un thriller dans le monde des avocats ), Pollack retrouvera un peu de sa superbe et Cruise confirmera son côté touche-à-tout.
Comment captiver le spectateur lorsque l’intrigue tourne autour d’avocats fiscaliste ? Pollack et ses scénaristes ont fait le choix des dialogues. Ils sont fournis, quelques fois complexes, mais presque tous brillamment écrits. Même les plus néophytes comprendront les tenants et aboutissants d’une intrigue pourtant retorse. Tout est clair, sans équivoque et particulièrement efficace. L’intégrité face à la corruption, le sectarisme de certains milieux ou les dérives du capitalisme sont des thèmes abordés lors de certaines séquences bien construites tant dans la mise en scène que dans l’écriture. Dommage alors que le derniers tiers soit si faible en comparaison de la minutie du reste et ce malgré l’utilisation maline de divers éléments mis en place tôt dans le film. Toutefois, le soucis majeur du long-métrage est son efficacité elle-même qui rend le fond plutôt lisse. Même s’il est difficile de condenser un épais roman en deux heures et quelques, LA FIRME se veut trop superficiel pour marquer durablement. Le peu d’ambiguïté du film se trouve alors dans ses personnages secondaires bien campés par leurs intenses interprètes. Avery Tolar, une âme en perdition, s’avère sur ce point tragique et permet d’effleurer timidement le véritable propos du film. Joué par Hackman, il est le cœur des scènes les plus touchantes, notamment celles partagées avec Abby McDeere (Jeanne Tripplehorn).
Avec son action au service d’une intrigue principale vectrice de la tension presque continue du film, LA FIRME se révèle un bon thriller comme on n’en fait plus.