Les réalisateurs explorent la relation que les Krahô – un peuple amazonien de deux mille personnes entretiennent avec le monde et ont travaillé en étroite collaboration avec la tribu pour démontrer non seulement leurs luttes actuelles (contre l’envahissement de leurs terres par les fermiers d’origine européenne, le traffic des animaux sauvages...), mais aussi leur passé de violence, de massacre et de génocide (une scène nous est racontée dans laquelle les colonisateurs exterminent la population de tout un village, et en profitent pour jeter les bébés en l’air pour faire du tir au pigeon...)


Le film montre toutes ces choses sans être moralisateur, mais s'intéresse plutôt à la manière dont une culture reste unie lorsqu'elle est assiégée de toutes parts. Ces pressions existent aussi bien dans les petites affaires personnelles, ainsi Jotàt, une jeune fille - qui perd ses rêves en arrivant en ville - demande à pouvoir dormir sur un matelas, au lieu du hamac traditionnel, que dans les affaires beaucoup plus importantes comme les droits territoriaux et la justice.


Le sentiment de conflit dans Crowrã – c’est le nom de la fleur de buriti - est inhabituel dans la mesure où il ne vient pas des personnages, mais de forces extérieures qui entourent la tribu. Et le film dans son ensemble est inhabituel, à la fois par la méthode avec laquelle il est raconté, par le cadre dans lequel il se déroule, ainsi que par son souci incessant des questions autochtones et l'affirmation douce (il n’y a pas la moindre scène de violence filmée) que leurs droits sont primordiaux.


Sa structure inhabituelle est également une faiblesse, dans la mesure où il n'est pas toujours facile de comprendre exactement ce que vous voyez, si c'est vrai ou non, mais le sujet est suffisamment frappant pour que cela n'ait pas d'importance.


Une information qui ne vous est peut être pas parvenue: il existait au Brésil, peut être encore maintenant, comme au Pérou des safaris humains (vendus clandestinement par des agences) pour aller à la chasse aux indiens amazoniens...




mermed
7
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le 18 mai 2024

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